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Une avancée mais encore insuffisante

Une avancée mais encore insuffisante

Mercredi 14 avril, l’Assemblée nationale a adopté la proposition de loi visant à améliorer le système de santé. Cette loi permet notamment d’élargir les compétences des orthophonistes en leur donnant la possibilité de renouveler des prescriptions médicales.

Les orthophonistes pourront adapter les prescriptions de moins d’un an

La loi a suscité beaucoup de débats et certains points dans le texte ont ainsi été modifiés. L’article 2 prévoyait l’accès direct aux orthophonistes sans passer par le médecin traitant. De plus, il leur donnait la possibilité de renouveler et/ou d’adapter des prescriptions d’acte d’orthophonie. Cependant, un amendement déposé par le gouvernement et adopté par l’Assemblée nationale le 18 mars dernier, a malheureusement supprimé cette possibilité d’accès direct, pour les patients, aux orthophonistes.

En l’état actuel, la proposition de loi adoptée ce 14 avril permet aux orthophonistes d’adapter les prescriptions médicales datant de moins d’un an, sans avoir à repasser par le médecin généraliste. En revanche, sauf si urgence, l’accès à l’orthophoniste continuera à se faire après un diagnostic médical.

Débat sur l’accès direct aux soins

Les débats suscités lors de la présentation du texte à l’Assemblée ont aussi soulevé la question de l’accès direct pour les patients, sans passer au préalable par le médecin traitant. Nous espérons que le thème réapparaîtra dans les prochains mois via un autre texte dédié spécifiquement à l’accès au soin.

 

Pénurie d’orthophonistes : tous touchés, agissons !

Pénurie d’orthophonistes : tous touchés, agissons !

Patients, parents, élèves, enseignants orthophonistes, citoyens… agissons tous ensemble ! Signons la pétition mise en ligne par la FNO pour obtenir des ministères de la Santé et de l’Enseignement supérieur, des engagements forts.

Le besoin de soins orthophoniques augmente alors que le nombre d’orthophonistes formés n’évolue quasiment pas.

Cette situation pose un problème grave en termes de santé publique : l’absence de soins entraîne des risques et des complications qui se répercutent gravement sur la qualité de vie des patients.

Il est impossible pour les orthophonistes de répondre à toutes les demandes de patients désespérés. Les délais d’attente sont déraisonnables, il faut parfois plus d’un an avant de pouvoir proposer un rendez-vous à un patient.

Face à cette situation, les orthophonistes proposent déjà des solutions :

  • Ils ont créé allo-ortho.com, un site qui permet au grand public d’accéder à des informations pour répondre aux questions, aux inquiétudes.
  • Depuis le printemps 2020, une plateforme animée dans 3 régions par des orthophonistes explique aux demandeurs si leurs troubles ou ceux de leurs proches nécessitent un bilan ou une prise en charge orthophonique. L’objectif est de donner une première réponse rapide et d’éviter d’engorger les cabinets d’orthophonie avec des personnes qui auraient besoin d’une autre prise en charge.

Ces solutions ne sont pas suffisantes.

Un engagement sans faille des ministères de la santé et de l’enseignement supérieur est indispensable !

Plus aucun patient ne doit attendre un an pour obtenir un rendez-vous en orthophonie. BRAVO et MERCI à la FNO pour cette initiative.

Chaque signature compte. C’est la qualité de vos soins et de ceux de vos proches qui est en jeu !

 

Signer la pétition

e-orthophonie* vous conseille le site www.labortho.fr

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Labortho est né de l’envie de partager lectures et réflexions sur l’orthophonie et sur sa philosophie, notamment sur l’approche phénoméno-logique, la linguistique, la psychologie, la psychanalyse et les neurosciences. Labortho vous donne la possibilité de communiquer et d’échanger des points de vue sur le métier d’orthophoniste, ce qui vous permet d’être en contact avec la complexité passionnante de l’être humain et de son appétence pour la communication.

Le langage est plus qu’une simple fonction cognitive : il est l’instrument concret qui nous rend humain. Il donne vie à notre pensée, il nous permet de réfléchir, de communiquer mais aussi de transformer le monde.

Un article nous a particulièrement plu : Orthophonistes, exercer sereinement. Vous pouvez le consulter en suivant ce lien.

Bonne lecture !

Covid-19 : le port du masque a-t-il des incidences sur l’apprentissage du langage chez les enfants ?

Covid-19 : le port du masque a-t-il des incidences sur l’apprentissage du langage chez les enfants ?

Depuis la rentrée de septembre, les enseignants portent le masque. Cela a-t-il compromis l’apprentissage du langage chez les plus jeunes élèves ? On vous en dit plus 😉.

Depuis le 1er septembre 2020, les enseignants, de la crèche au lycée, portent obligatoirement un masque pour lutter contre l’épidémie de Covid-19. Les tout-petits font ainsi face à des adultes qui ont adopté ce nouvel accessoire du matin au soir. La communication entre professeurs et élèves se retrouve indéniablement altérée. Qu’en est-il de l’apprentissage du langage ou de la lecture chez les plus jeunes ? Des psychologues ont ainsi signé une tribune rédigée par le neuropsychiatre Boris Cyrulnik, publiée dans Le Figaro, s’inquiétant des conséquences sur les petits.

Anne Dehêtre, orthophoniste et présidente de la Fédération Nationale des Orthophonistes, explique ne pas pouvoir trancher et refuse de se soumettre à des a priori : « Le port du masque a un impact, mais quel est-il exactement ? On ne peut pas affirmer de manière péremptoire, pour l’instant, que les effets sont négatifs. Il faut attendre les résultats des études en court. » Une étude en collaboration entre la France, l’Espagne et l’Allemagne sur l’incidence du port du masque sur le développement du langage chez l’enfant a été lancée. Il faut désormais attendre.

Des subterfuges pour s’adapter

Mais comment se déroule l’apprentissage de la lecture au temps du Covid-19 ? Laure Carrère, professeure des écoles en CP raconte les difficultés qui arrivent lorsqu’il faut apprendre des sons : « Les enfants doivent pouvoir l’identifier, l’isoler et le reconnaître pour l’apprendre. Avec le masque certains sons sont difficilement perçus par les enfants. » Pour remédier à ces difficultés, l’enseignante a dû mettre en place des subterfuges. « Lorsque le cours le nécessite, je me tiens debout au fond de la classe, loin de mes élèves et je baisse mon masque pour former le son avec ma bouche », décrit-elle.

Lorsqu’il s’agit d’apprendre aux enfants de nouveaux mots ou une langue étrangère, la tâche est encore plus rude pour Laure. Elle doit redoubler d’efforts pour transmettre une information claire et compréhensible à ses élèves. Elle parle plus fort, articule d’avantage et s’appuie beaucoup sur sa gestuelle.

Pour aider les enseignants à s’adapter à cette situation, la FNO organise des modules de formation dans toutes les régions et tout au long de l’année. « Nous pouvons leur apprendre à bien placer leur voix pour qu’elle porte d’avantage par exemple. Nous pouvons aussi leur donner des conseils pour s’adresser plus efficacement aux enfants », détaille Anne Dehêtre.

Laure Carrère n’a jamais suivi aucune formation ni reçu aucune aide dans ce sens. Mais d’elle-même, l’enseignante a fait appel à la RASED (Réseau d’Aide et de Soutien aux Enfants en Difficulté) qui intervient lorsqu’un enfant présente des troubles qui vont au-delà des compétences des enseignants. « Lorsque j’ai vu la complexité que représente le travail avec ce masque, j’ai fait appel à eux. Ils sont intervenus deux fois par semaine en début d’année pour mettre en place des ateliers sur l’apprentissage des sons. »

Défi relevé

Malgré les circonstances d’apprentissage inédites imposées par la crise sanitaire, Laure Carrère est formelle : « A ce stade de l’année, tous mes élèves sont devenus lecteurs. » Elle a réussi à relever le défi. Anne Dehêtre n’est pas étonnée. « Le masque n’est pas porté en continu par tout l’entourage de l’enfant. Les principales interactions qui facilitent le langage se font à la maison et le masque n’y est pas porté. Finalement, les principaux interlocuteurs des enfants sont leurs parents. »

Les efforts des enseignants, les échanges qui se font à domicile entre les parents et leurs enfants, et l’incroyable capacité d’adaptation de ces derniers, sont autant de facteurs qui permettent d’endiguer les difficultés engendrées par le port du masque.

« A priori, un enfant qui n’a pas de difficultés ou de pathologies particulières et qui a une perception normale des sons ou des émotions, ne sera pas dérangé par le port du masque. En revanche, un enfant présentant un handicap verra ses difficultés s’accentuer, surtout en début d’apprentissage du langage », souligne Anne Dehêtre.

Dans l’ensemble, l’orthophoniste se veut rassurante : « Les parents ne doivent pas s’affoler et il ne faut pas culpabiliser les enseignants. Tous essayent de trouver les meilleures solutions pour faciliter la vie de nos tout-petits. »

Opération « Un bébé un livre »

Opération « Un bébé un livre »

Une belle initiative des orthophonistes.

« Depuis plus de 30 ans, les orthophonistes démontrent qu’acquérir et maîtriser le langage écrit (lecture, écriture), passe par un bon niveau de langage oral et une aisance à s’exprimer : « le bien lire » passe par « le bien parler ». Dans ce but, ils imaginent, créent et réalisent des actions de prévention qui visent à prévenir les troubles du langage et à lutter contre l’illettrisme », indique le syndicat des orthophonistes. En France métropolitaine, 2 500 000 personnes, soit 7% de la population âgée de 18 à 65 ans, se trouvent en situation d’illettrisme contre 116 000 personnes recensées à La Réunion, en 2011, soit 22,6  % des 16 à 65 ans.

« Afin d’agir en amont, nous organisons cette action de prévention intitulée « Un bébé, un livre » visant à sensibiliser les parents et les professionnels sur la nécessité d’accompagner très précocement le langage des tout-petits et d’utiliser le livre comme support à partager », indique le syndicat. Depuis 2011, cette action a pris une dimension nationale, portée par la Fédération nationale des orthophonistes (FNO). Elle a aussi obtenu la labellisation de l’Agence nationale de lutte contre l’illettrisme (ANLCI) dans le cadre des « Journées Nationales d’Action Contre l’Illettrisme ».