Engorgement des cabinets libéraux, déficit de l’offre de soins à l’hôpital, les orthophonistes sont aujourd’hui confrontés à de réelles problématiques. Pour eux, ces dernières iraient jusqu’à péjorer le parcours de soins du patient. Ils ne baissent pour autant pas les bras et continuent leurs actions de prévention primaire sur l’ensemble du territoire.
« Nous avons rencontré la ministre le 28 Mai dernier et lui avons fait part de nos inquiétudes, explique Cécile Corallini, secrétaire générale de la FNO (Fédération nationale des orthophonistes). Entre autres, le risque de la disparition de l’orthophonie à l’hôpital qui ne compte aujourd’hui que 950 équivalents temps plein. Pourtant leur rôle est essentiel. D’autant plus que, ce manque de professionnels sur le terrain engendre une difficulté à former les étudiants, par manque de lieux de stage. Si nous n’arrivons plus à former les orthophonistes à l’hôpital, ils finiront par en disparaitre. Le libéral ne pourra alors pas gérer les problèmes inhérents aux urgences traitées en hospitalier. Il faudrait aussi envisager une revalorisation salariale pour favoriser l’attractivité. »
Disparition progressive de l’orthophonie à l’hôpital mais pas seulement. Il existe en effet un réel déséquilibre en libéral avec une difficulté d’accès aux soins conduisant à des listes d’attente pouvant aller jusqu’à deux ans pour les patients.
Les orthophonistes force de proposition
Pour FNO, un meilleur dépistage en amont serait la solution. « Développer cette pratique chez le médecin traitant permettrait de filtrer les demandes et désengorger les cabinets d’orthophonie ».
Sébastien Lazzarotto, orthophoniste et Docteur en santé publique quant à lui, est d’un autre avis : « Il faut accepter de travailler plus de 35 heures. Quand on rentre en orthophonie, il faut se donner les moyens d’ouvrir des plages horaires. »
Et Mme Corallini d’ajouter : « D’autre part, nous souhaitons l’accès direct à certains soins sans prescription. Cela permettrait notamment de créer une plateforme afin d’orienter les patients en fonction de l’urgence, sous forme de régulation téléphonique orthophonique ».
Pour Sébastien Lazzarotto, le problème se situe ailleurs : « Il faudrait une coopération entre les prescripteurs et nous-mêmes ainsi qu’une réelle transversalité avec les autres collègues pour assurer une bonne prise en charge orthophonique. Cette dernière doit être inclue dans le parcours de soin du patient en tant que thérapie non médicamenteuse ».
La télé-orthophonie : une réelle avancée pour la prise en charge des patients ?
Le souhait de la FNO serait aussi l’élargissement de la télé-médecine à l’orthophonie. « Une télé-orthophonie encadrée permettrait de gagner du temps, et de pouvoir traiter les patients situés en régions isolées ».
Sébastien Lazzarotto confirme : « La télé-orthophonie, j’y crois beaucoup, on peut faire plusieurs diagnostics par télé-médecine et réaliser des bilans par téléphone ».
Acteurs dans le domaine de la prévention primaire
Malgré toutes ces difficultés, les orthophonistes ne modèrent pas leurs actions. Ainsi, dans le but de favoriser l’orientation et d’agir au plus près des patients, la FNO a mis en place depuis plusieurs années un site de prévention. Début janvier, il sera complété par un nouveau site.
Et pour replacer l’orthophonie au cœur du soin, le syndicat organise la semaine de sensibilisation sur la dyslexie qui aura lieu du 21 au 27 janvier prochain.
En cette période de noël, nous avons souhaité, nous aussi, faire un petit cadeau à nos e-orthophonistes 😉😍.
Tout d’abord, nous avons mis en place, comme chaque année, notre dictée de noël. Nos e-ortho ont jusqu’au 29/12 pour la réaliser et es 3 premiers recevront directement chez eux des bons cadeaux (50€ pour le 1er, 30€ pour le 2ème et pour le 3ème).
Nous vous souhaitons à toutes et à tous de très belles fêtes de fin d’année… bien méritées !
Le 10/10, c’est la journée nationale des « Dys ». L’occasion de mieux faire connaître la dyslexie qui concerne 10% de la population en France. Si ce trouble de l’apprentissage, de la lecture et de l’écriture est le plus souvent diagnostiqué chez les enfants, il peut aussi toucher les adultes.
La dyslexie est un trouble de l’apprentissage, de la lecture et de l’écriture qui concerne 10% de la population. Notamment des adultes qui évoluent avec ce trouble sans le savoir, ce qui peut engendrer de grandes difficultés dans le monde du travail.
Béatrice Sauvageot, orthophoniste, anime des journées de rééducation destinées aux dyslexiques : « Aujourd’hui, les adultes dyslexiques ne sont pas repérés. Et quand ils sont repérés, ils se cachent car ils ont honte (…) Les adultes dyslexiques sont tout le temps sous pression, ils sont malheureux… ». La confiance, c’est souvent ce qui fait défaut aux dyslexiques à cause de leurs échecs à l’école et dans les études.
Cette rééducation leur permet d’être rassurés, de reprendre confiance, de diminuer leurs angoisses… « Si un adulte est diagnostiqué tardivement, il a déjà mis tellement de compensations en place qu’il est au-delà de l’épuisement. Il faut donc aller tout doucement, enlever les « mauvaises herbes », refaire un peu le ménage dans le cerveau… Parce que finalement, ça devient une jungle et ils ne s’en sortent pas », explique l’orthophoniste.
En général, la dyslexie est repérée à l’école au moment de l’apprentissage de la lecture mais beaucoup de dyslexiques évoluent avec ce trouble sans le savoir et les diagnostics à l’âge adulte sont encore trop rares.
Pour accéder aux études d’orthophonie, il faut au préalable passer un des concours d’entrée aux 21 établissements qui assurent cette formation. La sélection est drastique, le nombre de places étant limité.
Les études durent 5 ans et débouchent sur le Certificat de Capacité d’Orthophoniste. Le concours varie d’un établissement à l’autre. Il y a plusieurs épreuvesécrites pouvant être sous forme de QCM, de contraction de texte, de résumé, de commentaire de texte, de dictée… Ces épreuves visent à vérifier la maîtrise de l’écrit : orthographe, syntaxe, sémantique, les facultés de synthèse, d’abstraction, la capacité à concentrer l’information, à raisonner…
L’oral est lui aussi composé de plusieurs épreuves (variables également d’une école à l’autre). Il vise à tester la maîtrise de la langue orale, la mémoire, à juger l’aptitude à adapter son langage à la personne à qui l’on s’adresse, à transformer des phrases complexes en phrases simples, la motivation et la connaissance du métier…
Pour accéder au concours, vous devez être titulaire du baccalauréat ou d’un DAEU (Diplôme d’Accès aux Etudes Universitaires). Vous pouvez également passer les épreuves lors de votre terminale, sous réserve de réussite au bac pour l’entrée en formation. Aucune limite d’âge n’est imposée, les études pouvant s’entreprendre après une précédente formation, une réorientation ou après avoir élevé ses enfants.
Pour vous inscrire, il vous suffit de suivre la procédure en ligne des écoles pour lesquelles vous postulez. Certaines dates de concours ont déjà été publiées et les autres écoles communiqueront sur leurs modalités d’épreuves entre le mois d’octobre et le mois de décembre mais il n’y a pas de cadre officiel qui définisse la parution de ces informations. Chaque école procède comme elle le souhaite. Le plus simple est de suivre régulièrement notre site internet pour découvrir les mises à jour des dates.
Pour devenir orthophoniste vous devez donc réussir au moins un des concours… et il est indispensable de bien se préparer ! Toute l’équipe d’e-orthophonie* serait heureuse de vous accompagner dans ce long et fastidieux chemin vers la réussite. Mais mieux que de longs discours, consultez les témoignages de nos e-orthophonistes qui ont été admises après avoir passé plusieurs concours.
La science connaît des avancées toujours plus spectaculaires, notamment dans les domaines de la médecine. Une avancée a changé la vie de centaines de personnes atteintes de paralysie des cordes vocales ou ayant subi une laryngectomie… Comme cet enfant qui parle avec un électrolarynx pour la première fois.
Un electrolarynx pour Nicolas
Nicolas Ridel*, un petit garçon âgé de cinq ans, a passé une journée qu’il n’est pas prêt d’oublier. L’enfant est atteint de paralysie des cordes vocales depuis ses trois ans et a désormais la possibilité de parler à nouveau. Son orthophoniste, Mme. Stern, va lui offrir un appareil étonnant. Il s’agit d’un électrolarynx. Cet appareil est un dispositif externe portable, qui émet des vibration lorsqu’il est en contact avec le cou ou le visage. Le son produit est transformé par les lèvres et permet de formuler un discours audible et compréhensible. La voix, assez robotique, peut être légèrement modulée.
Il parle avec un electrolarynx pour la première fois
Mme Stern arrive à familiariser le petit garçon avec l’appareil. Elle semble très bien savoir s’y prendre avec les enfants : sous forme de jeu, elle arrive petit à petit à faire accepter cette nouvelle technologie au petit Nicolas. Au bout de quelques minutes d’hésitation, il parle avec un électrolarynx pour la première fois. Cette technologie lui permet désormais de communiquer avec son entourage.
*Le noms ont été changés pour préserver l’anonymat des personnes