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Consulter une orthophoniste sans ordonnance 📝

Consulter une orthophoniste sans ordonnance 📝

Les députés viennent de voter la généralisation, sous conditions, de l’accès direct aux orthophonistes. On vous explique ce que ça signifie concrètement.

Actuellement, pour consulter une orthophoniste, et espérer être remboursé, il faut passer par un médecin et détenir une ordonnance. Mais ce parcours-ci devrait bientôt changer, sous certaines conditions, puisque les députés de l’Assemblée nationale ont adopté une mesure dans ce sens.

Le jeudi 19 janvier 2023, les députés ont ainsi adopté, en première lecture et à l’unanimité, une proposition de loi du médecin rhumatologue et députée de la majorité Stéphanie Rist, “portant sur l’amélioration de l’accès aux soins par la confiance aux professionnels de santé”. En clair, il s’agit de pallier les déserts médicaux, via la généralisation de l’accès direct aux orthophonistes.

Il sera ainsi possible de consulter directement un orthophoniste, à condition toutefois qu’il exerce dans des structures de soins coordonnés, comme des maisons de santé pluri-professionnelles ou encore des centres de santé. Ce qui exclut donc les orthophonistes exerçant en libéral, seuls dans leur cabinet, pour lesquels une ordonnance d’un médecin sera toujours requise.

Notons que le texte a donné lieu à de houleux débats à l’Assemblée, car les Républicains se sont fait l’écho des craintes de certains médecins quant à leur rôle clé dans le parcours de soin du patient. Car le texte prévoit également de donner un droit de “primo-prescription” aux orthophonistes : ils pourront donc prescrire des traitements pour la première fois aux patients, et non plus seulement renouveler un traitement déjà prescrit. Les modalités de ce droit seront toutefois discutées et définies par décret après l’avis de la Haute Autorité de Santé.

Toute l’équipe d’e-orthophonie se réjouit de cette nouvelle étape franchie et nous espérons qu’elle sera bientôt élargie aux orthophonistes exerçant en libéral, seuls dans leur cabinet.

 

J-3 avant notre deuxième session de VisioTD !

J-3 avant notre deuxième session de VisioTD !

Rien ne remplace l’avis d’un expert ou l’accompagnement sur mesure d’une équipe dédiée. Nous proposons donc des séances de TD en visioconférence par groupe de 10 maximum : nos VisioTD.

Nous vous offrons un moment privilégié pour venir poser vos questions sur sur les notions à maîtriser en biologie pour les oraux d’admission.

Cette nouvelle séance sera l’occasion de vous faire le lien avec vous entre l’orthophonie, la parole, l’ouïe, la déglutition et la respiration. Il s’agit d’un temps exclusivement dédié à vous et à vos remarques. Alors profitez pleinement de cette formidable opportunité.

Rejoignez-nous 😉 !

 

Dyslexie : plus de 40 gènes responsables de son apparition ont été identifiés

Dyslexie : plus de 40 gènes responsables de son apparition ont été identifiés

Plus de quarante variants génétiques seraient liés au développement de la dyslexie, selon une récente étude. Entre 5 et 7 % des enfants d’âge scolaire souffrent de troubles spécifiques des apprentissages. Ils regroupent trois principaux troubles : la dysgraphie, qui correspond à des difficultés de l’écriture, la dysorthographie pour l’expression écrite et la dyslexie pour l’apprentissage de la lecture.

Dyslexie : analyser des millions de variants génétiques chez plus de 50.000 patients

L’origine des difficultés d’apprentissage du langage écrit reste encore mal connue. On sait toutefois qu’elles apparaissent plus souvent dans certaines situations. Par exemple :

  • chez les enfants issus d’une famille où l’on observe déjà des troubles du langage écrit (touchant un parent, un frère ou une sœur),
  • chez les enfants venant de milieux dans lesquels l’écrit et la lecture sont peu valorisés : les enfants sont moins souvent en contact avec l’écrit et ont moins d’occasions d’acquérir un vocabulaire varié.

Dans une étude récemment, les scientifiques ont découvert que la dyslexie pourrait être liée à la génétique. Pour cela, ils ont testé des millions de variants génétiques chez plus de 50.000 personnes atteintes de dyslexie et chez plus d’un million d’adultes témoins.

42 variants génétiques liés à la dyslexie

Selon les résultats, 42 variants génétiques étaient associés à la dyslexie. Parmi eux, certains étaient déjà connus pour être liés à la capacité cognitive générale, à la réussite scolaire ou encore à des troubles du développement neurologique. D’autres étaient liés au trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) ou à l’ambidextrie, c’est-à-dire la capacité à utiliser les deux mains aussi bien.

Néanmoins, beaucoup de gènes étaient nouveaux, c’est-à-dire sans lien avec d’autres pathologies, troubles ou facteurs neurologiques. Les chercheurs estiment donc qu’ils pourraient être spécifiquement liés à l’apprentissage de la lecture. « Nous pouvons suivre les gènes importants pour voir quelle est leur fonction et comment elle pourrait être liée aux processus cognitifs impliqués dans la lecture et l’orthographe”, a expliqué le Dr Michelle Luciano, principale autrice de l’étude.

Des différences génétiques communes dans la dyslexie

« Il existe des processus cognitifs généraux dans l’apprentissage de la lecture qui ne dépendent pas du type de langue”, poursuit la chercheuse. En effet, les scientifiques ont également observé que plusieurs des variants génétiques associés à la dyslexie étaient aussi significatifs dans un échantillon de personnes parlant la langue chinoise.

« Nos résultats montrent que des différences génétiques communes ont des effets très similaires chez les garçons et les filles », insiste Michelle Luciano. « Nos résultats suggèrent également que la dyslexie est très étroitement liée génétiquement aux performances aux tests de lecture et d’orthographe, ce qui prouve l’importance des tests actuels pour dépister la dyslexie ». Lorsqu’un enfant est diagnostiqué, la prise en charge consiste en une rééducation qui s’appuie essentiellement sur des séances d’orthophonie.

 

Trouble du langage : comment la présence d’un chien de compagnie peut aider l’enfant dans sa thérapie ?

Trouble du langage : comment la présence d’un chien de compagnie peut aider l’enfant dans sa thérapie ?

Inversion des syllabes, paroles indistinctes, construction des phrases défaillantes… la dysphasie est un trouble du langage oral spécifique qui touche 2 % à 8 % des enfants de la population française. Pour améliorer leur prise en charge, une équipe de chercheurs de Prague a observé dans quelles mesures la présence d’un chien pendant les séances de rééducation orthophonique pouvait agir sur les progrès de l’enfant. Retour sur les résultats surprenants de ces travaux.

Le chien : un médiateur qui apaise les enfants souffrant de trouble du langage notamment

La dysphasie est un trouble du langage entraînant une déficience de la communication (expression et compréhension) et les enfants atteints de ce trouble suivent une rééducation orthophonique très longue. En complément de cette orthophonie conventionnelle, il est possible d’intégrer une thérapie complémentaire dans laquelle l’orthophoniste est assistée par un animal, et notamment un chien. Dans cette étude, l’équipe de Kristýna Machov, une spécialiste en éthologie (science des comportements des espèces animales) de l’université de Prague (République Tchèque), a tout d’abord réuni 69 enfants (52 garçons et 17 filles) âgés de 4 à 7 ans et diagnostiqués dysphasiques. Les chercheurs ont constitué deux groupes : le groupe expérimental et le groupe témoin. Le groupe témoin a reçu une orthophonie traditionnelle tandis que le groupe expérimental a suivi des séances d’orthophonie assistée par une chienne (race : nu du Pérou) âgée de 5 ans. Ici, le travail d’orthophonie était entrecoupé de moments de relation avec le chien dans lesquels les enfants le touchaient ou lui racontaient des histoires. L’enfant pouvait également donner des ordres au chien comme assis, debout, couché en s’attachant à prononcer correctement le mot afin de se faire comprendre. En plus, des exercices physiques autour et avec le chien (ramper, passer par-dessus le chien) étaient également mis en place. Deux tests ont été réalisés sur les enfants : le test de Kwint-Stambak permettant d’évaluer la motricité faciale et celui de Bruininks-Oseretsky qui mesure les compétences motrices de l’enfant.

À savoir ! Le test de Kwint-Stambak (KS) est un test psychomoteur qui permet d’évaluer la motricité fine des muscles du visage (coordination faciale). Le test de Bruininks-Oseretsky est utilisé pour évaluer la motricité globale et fine.

Dix mois après le début de l’expérience, les résultats de ces deux tests étaient améliorés significativement dans le groupe expérimental en comparaison avec le groupe témoin.

Pour les chercheurs, l’animal permet :

  • D’apaiser la relation de l’enfant avec l’orthophoniste,
  • De créer un support de séance interactif et amical,
  • De stimuler la motivation des enfants à bien articuler et prononcer les mots,
  • De faire prendre conscience à l’enfant que d’autres modes de communication existent (verbal, mimiques, gestuelle, etc.),
  • De détendre l’atmosphère de la séance d’orthophonie,
  • De réduire la souffrance psychologique ressentie car le trouble du langage empêche l’enfant de communiquer comme il le souhaiterait.

En France, même si la médiation animale est utilisée par quelques orthophonistes, elle ne fait pas encore partie des outils recommandés par la Haute autorité de santé (HAS).

 

Un parcours innovant pour tous les enfants « dys »

Un parcours innovant pour tous les enfants « dys »

C’est une première mais personne ne parle encore de victoire tant le chemin à parcourir reste long. Pour la première fois en France et à titre expérimental, la région Occitanie propose un parcours de santé aux enfants et adolescents présentant des troubles spécifiques du développement et des apprentissages (dyslexie, dysgraphie, dyspraxie, dysphasie, troubles de l’attention, etc). Environ 10000 enfants « dys » peuvent bénéficier d’une prise en charge par l’Assurance maladie dans le cadre d’un parcours construit par l’association Occitadys avec le soutien de l’Agence régionale de santé (ARS Occitanie).

Le programme TSLA (Troubles spécifiques du langage et des apprentissages) est financé à hauteur de 21,4 millions d’euros et a démarré en février 2021. L’objectif est à la fois d’alléger la charge financière des familles (seules les rééducations chez les orthophonistes et les orthoptistes sont actuellement prises en charge) et de les aider dans leur parcours de soins.

« Huit familles sur dix parlent d’un parcours du combattant. Ce parcours TSLA est un espoir pour que les structures de soins soient plus facilement identifiables et qu’il n’y ait pas de reste à charge », glisse Laëtitia Branciard, vice-présidente de la fédération française des Dys. « Un accès rapide aux bilans et aux soins est nécessaire à l’enfant pour sa réussite scolaire, son insertion professionnelle et son développement personnel », pose le Dr Thiébaut-Noël Willig, pédiatre, président d’Occitadys.

Les troubles spécifiques du langage et des apprentissages, de coordination et de l’attention touchent plus de 4000 enfants naissant chaque année en Occitanie.