Plus de quarante variants génétiques seraient liés au développement de la dyslexie, selon une récente étude. Entre 5 et 7 % des enfants d’âge scolaire souffrent de troubles spécifiques des apprentissages. Ils regroupent trois principaux troubles : la dysgraphie, qui correspond à des difficultés de l’écriture, la dysorthographie pour l’expression écrite et la dyslexie pour l’apprentissage de la lecture.

Dyslexie : analyser des millions de variants génétiques chez plus de 50.000 patients

L’origine des difficultés d’apprentissage du langage écrit reste encore mal connue. On sait toutefois qu’elles apparaissent plus souvent dans certaines situations. Par exemple :

  • chez les enfants issus d’une famille où l’on observe déjà des troubles du langage écrit (touchant un parent, un frère ou une sœur),
  • chez les enfants venant de milieux dans lesquels l’écrit et la lecture sont peu valorisés : les enfants sont moins souvent en contact avec l’écrit et ont moins d’occasions d’acquérir un vocabulaire varié.

Dans une étude récemment, les scientifiques ont découvert que la dyslexie pourrait être liée à la génétique. Pour cela, ils ont testé des millions de variants génétiques chez plus de 50.000 personnes atteintes de dyslexie et chez plus d’un million d’adultes témoins.

42 variants génétiques liés à la dyslexie

Selon les résultats, 42 variants génétiques étaient associés à la dyslexie. Parmi eux, certains étaient déjà connus pour être liés à la capacité cognitive générale, à la réussite scolaire ou encore à des troubles du développement neurologique. D’autres étaient liés au trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) ou à l’ambidextrie, c’est-à-dire la capacité à utiliser les deux mains aussi bien.

Néanmoins, beaucoup de gènes étaient nouveaux, c’est-à-dire sans lien avec d’autres pathologies, troubles ou facteurs neurologiques. Les chercheurs estiment donc qu’ils pourraient être spécifiquement liés à l’apprentissage de la lecture. « Nous pouvons suivre les gènes importants pour voir quelle est leur fonction et comment elle pourrait être liée aux processus cognitifs impliqués dans la lecture et l’orthographe”, a expliqué le Dr Michelle Luciano, principale autrice de l’étude.

Des différences génétiques communes dans la dyslexie

« Il existe des processus cognitifs généraux dans l’apprentissage de la lecture qui ne dépendent pas du type de langue”, poursuit la chercheuse. En effet, les scientifiques ont également observé que plusieurs des variants génétiques associés à la dyslexie étaient aussi significatifs dans un échantillon de personnes parlant la langue chinoise.

« Nos résultats montrent que des différences génétiques communes ont des effets très similaires chez les garçons et les filles », insiste Michelle Luciano. « Nos résultats suggèrent également que la dyslexie est très étroitement liée génétiquement aux performances aux tests de lecture et d’orthographe, ce qui prouve l’importance des tests actuels pour dépister la dyslexie ». Lorsqu’un enfant est diagnostiqué, la prise en charge consiste en une rééducation qui s’appuie essentiellement sur des séances d’orthophonie.

 

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