Chaque mois, nous vous proposons de découvrir une pathologie prise en charge par les orthophonistes. Ce sont des notions essentielles à connaître pour vos oraux d’admission en CFUO ⁣⁣😉. Ce mois-ci, nous vous présentons la dysorthographie.

Trouble d’apprentissage de l’acquisition et de la mémorisation de l’orthographe, la dysorthographie ne se résume toutefois pas à simplement faire des fautes d’orthographes.

Englobant des troubles de la production de texte, des difficultés à respecter les règles de ponctuation et de grammaire, la dysorthographie est un handicap complexe. Malheureusement dans la majorité des cas, elle est liée à une dyslexie.

1. La dysorthographie, qu’est-ce que c’est ?

La dysorthographie appartient à la famille des troubles dys. Son origine est neurologique, mais on connaît mal ce qui pourrait relever d’une altération du système cérébral. La dysorthographie est spécifique de l’apprentissage de l’orthographe. L’enfant va avoir du mal à associer un graphème à un son, ce qui va lui rendre difficile la possibilité d’écrire correctement les mots. Les enfants qui sont touchés ont une difficulté à assimiler les règles orthographiques, mais font aussi des erreurs de conjugaison de verbes et de grammaire. Durable, ce trouble a des conséquences sur la scolarité et les apprentissages des enfants concernés.

2. Quelle est la différence entre la dyslexie, trouble de la lecture, et la dysorthographie ?

La dysorthographie est rarement isolée. Elle est souvent liée à une dyslexie, car la difficulté d’apprentissage de la lecture entraîne une difficulté à l’assimilation du langage. Donc par la suite, il est compliqué de réaliser les bons accords et de construire des phrases correctes.

A noter : la dysorthographie ne doit pas être confondue avec la dysgraphie, un trouble qui affecte le tracé de l’écriture (difficultés à écrire), et qui peut être pris en charge par un.e graphothérapeute.

3. Comment reconnaître une dysorthographie ?

Les enfants qui sont touchés par la dysorthographie ont des difficultés pour l’écriture et l’acquisition des expressions. On remarque ce trouble vers la fin du CE1, généralement, lorsque les enfants ont habituellement acquis la lecture et l’écriture.

Les enfants dysorthographiques présenteront une inversion des mots, un ajout de lettres, un découpage anarchique des mots, mais aussi :

  • des difficultés à différencier les homonymes, comme « haut » et « eau » ou « verre » et « ver », par exemple,
  • des difficultés à différencier les sons proches,
  • des difficultés dans les accords en genre et en nombre,
  • des difficultés pour établir une bonne syntaxe, en mettant dans le bon ordre les composants de la phrase,
  • des difficultés à lire sans erreurs et de manière fluide,
  • une lenteur très prononcée de la lecture,
  • une grande fatigue liée à l’activité de lecture et d’écriture,
  • des difficultés pour comprendre des textes, à cause de la lenteur de décodage.

 

 

4. Comment détecter une dysorthographie et quels sont les tests nécessaires ?

Généralement, ce sont les parents ou les enseignants qui s’en aperçoivent, dès les premières années d’apprentissage en début de l’école primaire. Un bilan de dysorthographie devra alors être réalisé par l’intervention d’un orthophoniste pour poser le diagnostic. Comme pour la dyslexie, il est important d’écarter les autres causes qui pourraient expliquer ces difficultés. Pour parler de dysorthographie, il faut être face à un enfant qui ne présente pas de retard particulier, qui a bien appris les règles d’orthographe et qui malgré tout n’y arrive pas. Si cela vient d’un mauvais apprentissage de l’orthographe à l’école, il ne s’agit pas de dysorthographie.

5. Comment aider un enfant dysorthographique ?

A l’école, l’orthographe est présente partout. Une dysorthographie entraîne donc un important retard dans les apprentissages, car le langage écrit est largement utilisé, que cela soit dans la communication au quotidien, ou pour les consignes des exercices, les différentes leçons… En conséquence, l’enfant aura des difficultés à suivre en classe. Par exemple, l’écriture des enfants dysorthographiques est souvent catastrophique, leurs cahiers sont remplis de ratures, avec des erreurs de copie. Cela ne facilite pas les devoirs et les apprentissages par la suite.

Pour aider ces enfants, une prise en charge précoce est nécessaire, car les personnes ayant de forts troubles dysorthographiques le seront plus ou moins à vie. Mais avec une rééducation efficace et précoce, des progrès sont rapidement observés. Cela passe par des séances d’orthophonie, avec apprentissage de la lecture à haute voix, et la mise en place de petits moyens mnémotechniques pour se souvenir de l’orthographe d’un mot. Par exemple : « Un papillon a deux ailes » pour se rappeler que le mot contient deux fois la lettre L.

6. Comment remédier à la dysorthographie et par quels traitements ?

Il est important aussi pour ces enfants de diversifier leur vocabulaire et les encourager à apprendre de nouveaux mots et limiter ainsi leurs difficultés de compréhension. Mais il faut que cela passe par le jeu et que l’enfant reste motivé pour apprendre, c’est important.

Par ailleurs, l’intervention d’un spécialiste pour prise en charge doit s’adapter au trouble de l’enfant. Par la rééducation orthophonique, le spécialiste devra d’abord cibler son trouble, puis lui donner les meilleures armes pour un apprentissage efficace, selon sa mémoire (visuelle ou auditive). L’enfant va apprendre à lier un graphème à un son, soit par l’image, soit par l’ouïe, par exemple la différence entre « ch » et « j ». La remédiation cognitive (réparation de ce trouble) prend souvent des années, et en cas de dyslexie-dysorthographie sévère, elle peut se dérouler de la classe de CE1 jusqu’en 3ème.

L’écriture aussi sera progressivement améliorée. L’utilisation d’un ordinateur peut aussi représenter une alternative à l’écriture lente de l’enfant touché par ce trouble dys. En effet, l’enfant dysorthographique pourra y corriger plus facilement ses prises de notes, sans faire de ratures. Dans certains cas, l’ordinateur pourra être autorisé en classe.

Dans tous les cas, il est important de parler avec l’enseignant de l’enfant, afin qu’il soit au courant de ses troubles et puisse adapter sa pédagogie. Cela lui permettra aussi de bien comprendre les difficultés de l’enfant et de ne pas le pénaliser pour l’orthographe de ses écrits.

7. Primaire, collège, lycée… Des aménagements scolaires pour la dysorthographie existent.

Les troubles dys étant considérés comme des handicaps, les élèves dysorthographiques bénéficient des mêmes avantages que les enfants handicapés dans le milieu scolaire et social.

Selon la loi du 11 février 2015, il est dit que l’enfant devra bénéficier d’un programme scolaire adapté à ses capacités et à ses besoins. Ses parents pourront avoir recours à :

  • Une P.P.S. (Projet Personnalisé de Scolarisation), qui consiste à adapter l’emploi du temps de l’enfant ainsi que son programme scolaire en fonction de ses compétences et de ses besoins.
  • Un P.A.P. (Plan d’accompagnement personnalisé), qui consiste à mettre en place un dispositif interne pour aménager un environnement adapté à l’enfant dysorthographique au sein de l’établissement scolaire.

Adele-Team, une application gratuite destinée aux dys

Conçue en partenariat avec la Fédération Française des Dys (FFDys), Adele est une logiciel gratuit destiné aux enfants dys (dyslexique, dysorthographique et dyspraxique) qui a pour objectif de faciliter la lecture de textes longs. Surtout, il respecte les principales fonctionnalités actuellement connues pour aider la lecture oculaire du texte par des personnes dys. Voici le lien pour la télécharger.

 

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