Une orthophoniste travaille à réapprendre aux personnes atteintes de la maladie de Parkinson à écrire.

Réapprendre en musique à écrire à des personnes atteintes par la maladie de Parkinson, c’est le but que s’est fixé Lauriane Véron-Delor, orthophoniste. « De la même manière que cette maladie neurodégénérative ralentit la marche des personnes malades et rend leurs déplacements plus difficiles, elle affecte leur écriture. Celle-ci devient moins fluide, saccadée et de plus en plus ramassée« , décrit-elle. Afin de faire de la musique un soutien thérapeutique à l’écriture, elle a rejoint le laboratoire de neurosciences cognitives (LNC) de l’Université Aix-Marseille (Saint-Charles, 3e). « Les travaux scientifiques préalables menés par Jérémy Danna, chercheur au LNC, m’ont encouragé dans cette voie« , évoque-t-elle. Elle a mené une thèse au sein de l’équipe de ce dernier, le MuLaW (pour Music Langage Writing), en lien également avec l’équipe REaDY (Représentations et Dynamique) du laboratoire parole et langage à Aix-en-Provence.

Solliciter des zones du cerveau épargnées

Ces laboratoires ont en effet développé une véritable expertise en matière de « sonification » de l’écriture. Cette « sonification » consiste à traduire en son le mouvement même de la main en train d’écrire. La couleur ou le rythme du son reflète alors la dynamique (par exemple la vitesse) du geste. « Plusieurs études suggèrent que la sonification des mouvements pourrait venir en aide aux personnes souffrant de la maladie de Parkinson« , rappelle-t-elle. Les liaisons induites par la maladie au sein des noyaux gris centraux, situés à la base du cerveau, dégradent les mouvements dits automatisés, c’est-à-dire ceux que nous exécutons sans même y réfléchir, à l’instar de la marche… et de l’écriture. Pour compenser cette perte irréversible d’automatisme, la rééducation en musique cherche alors à solliciter d’autres zones du cerveau épargnées par la maladie. « Le son qui accompagne le geste de la main active alors un nouveau canal sensoriel et stimule d’autres zones d’apprentissage », explique-t-elle.

 

 

Partagez cet article :