S’intéressant à la rééducation du langage oral et écrit, l’orthophonie est un domaine encore méconnu dans notre société. En intervenant dès l’enfance, l’orthophoniste est pourtant en mesure de changer sa vie à jamais 😉.

Anne-Marie Arguin pratique ce métier depuis neuf ans. Travaillant beaucoup avec les enfants, elle confirme que les problématiques rencontrées dépassent le langage et la parole (troubles des sons, aphasie, etc.)

« En ce qui concerne les difficultés d’apprentissage, les gens connaissent la dyslexie (lecture/orthographe), mais pas la dyscalculie. La personne vit des difficultés en mathématiques. Par exemple, elle ne différencie pas une séquence de chiffres ou doit compter les points sur un dé, parce qu’elle ne reconnait pas immédiatement le résultat », explique Mme Arguin. L’orthophoniste traite également des problèmes de voix (dysphonie), de communication (autisme, déficience auditive, trouble de la communication sociale), de fluidité (bégaiement, bredouillement) et même des troubles orofaciaux comme, par exemple, le sigmatisme (parler sur le bout de la langue).

« Un enfant sur dix souffre d’un trouble du langage. Dans tous les cas, c’est mieux de commencer les traitements avant l’arrivée à l’école primaire. Le dépistage d’un problème se fait souvent par le médecin, lors des vaccins ou en garderie », dit Anne-Marie Arguin, ajoutant que quelques parents consultent directement un orthophoniste. Un problème orthophonique peut se manifester par un trouble de comportement. « L’enfant est timide et possède une faible estime de soi. Il ne sait pas exprimer ses besoins, d’où ses crises pour s’exprimer et se faire comprendre », indique-t-elle.

Vivre dans le déni ?

Magaly Bouchard est mère d’un garçon de quatre ans. Souffrant d’une surdité partielle depuis sa naissance, l’enfant n’arrivait pas à communiquer certaines combinaisons de mots à son entourage. Il souffrait aussi de bégaiement, trouble de fluidité souvent héréditaire.

« L’orthophonie m’a été suggéré après son rendez-vous de trois ans (médecin de famille). Il communique beaucoup mieux aujourd’hui. Si l’enfant ne peut pas faire des phrases simples en séparant les mots, ça ne se réglera pas par la pensée magique. Certains parents vivent dans le déni ou ne savent pas quoi faire », croit Mme Bouchard. Anne-Marie Poulin a agi rapidement pour aider deux de ses fils, aux prises avec des problèmes différents en communication.

« Rendus à l’école primaire, les enfants embarquent rapidement dans les apprentissages à lire et écrire. Il faut alors «déconstruire». Ça ne veut pas dire que l’enfant est correct si ses parents le comprennent, mais pas les autres personnes », affirme celle-ci. Anne-Marie Arguin passe toujours par le jeu pour aider les enfants à mieux communiquer. Des parents sont émotifs face à l’épanouissement de leur enfant. « Une maman avait enregistré la voix de son garçon (trois ans) qui disait son nom correctement. Elle était fière et pleurait », se souvient-elle.

 

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