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VocabOrtho : l’acalculie

VocabOrtho : l’acalculie

Chaque mois, nous vous proposons de découvrir une pathologie prise en charge par les orthophonistes. Ce sont des notions essentielles à connaître pour vos oraux d’admission en CFUO ⁣⁣😉. Ce mois-ci, nous vous présentons l’acalculie.

Conséquence d’une lésion neurologique à cause d’un traumatisme crânien, d’une tumeur cérébrale ou encore d’un Accident vasculaire cérébral (AVC), l’acalculie désigne le trouble du calcul et du traitement des nombres. Il existe plusieurs formes d’acalculie traitées par l’orthophoniste.

1. Définition de l’acalculie

L’acalculie, ou plus récemment appelée trouble acquis de la cognition mathématique, désigne la difficulté à traiter les nombres, à calculer et à résoudre des problèmes. L’acalculie peut toucher un ou plusieurs niveaux de traitement selon la sévérité de l’atteinte. Elle peut être primaire ou secondaire à un autre trouble des fonctions cognitives telles que la mémoire, la concentration, les fonctions visuospatiales, les fonctions de contrôle cognitif…

2. Causes de l’acalculie

L’acalculie survient principalement chez l’adulte près une légion neurologique. « On a toujours avancé qu’une acalculie nécessitait une lésion des deux hémisphères du cerveau mais on revient là-dessus« , explique Charlotte Fernandez, orthophoniste. Cette lésion peut être causée de façon :

  • Traumatique : un accident de voiture, une chute, une bagarre ;
  • Vasculaire : un AVC à cause du déficit d’apport de sang dans le cerveau ;
  • Tumorale : une tumeur cérébrale ;

ou plus rarement :

  • Inflammatoire : la sclérose en plaques ;
  • Infectieuse : une méningite herpétique ;
  • Métabolique : une maladie auto-immune.

 

 

3. L’acalculie primaire

L’acalculie primaire décrit une atteinte assez « pure » après la lésion neurologique. Elle se manifeste par des symptômes bien spécifiques au calcul et au traitement des nombres sans autres troubles expliquant ces difficultés. Sur le plan du traitement des nombres, l’atteinte pourra concerner les aspects linguistiques : le codage d’une quantité en chiffres arabes (ex : 4-5) ou en mots ( » quatre – cinq « ), les transcodages (lecture et dictée de nombres), la connaissance des tables de multiplication, par exemple. Mais aussi les capacités de calcul simple et/ou complexe. Enfin la capacité à résoudre des problèmes en termes de raisonnement logique. Dans la littérature, c’est le modèle du triple code de Stanislas Dehaene qui fait référence : il avance que le trouble de la cognition mathématique repose sur 3 codes. Le code analogique qui comprend la représentation des quantités, le code oral qui comprend les « étiquettes » mots des nombres (« quatre ») et le code arabe qui comprend les « étiquettes » chiffres (« 4 »). L’altération de l’un de ces codes ou des liens les unissant peut aboutir à une acalculie.

4. L’acalculie secondaire

L’acalculie secondaire, en revanche, serait conséquente à d’autres troubles cognitifs. On peut ainsi avoir des troubles du langage parlé qui viennent se répercuter sur le traitement des nombres. On peut aussi présenter des troubles du langage écrit et ne plus pouvoir traiter les nombres à l’écrit. On peut avoir une altération des concepts ne permettant plus de manipuler les quantités. Un trouble attentionnel, et/ou mnésique aurait ainsi des conséquences évidentes sur le calcul mental et le raisonnement complexe. Un trouble visuo-spatial ne permettrait pas de traiter les notions géométriques ou de poser des opérations. Un trouble du contrôle (fonctions exécutives) aurait des conséquences sur la gestion des informations numériques par exemple.

5. L’acalculie spatiale

« L’acalculie peut être associée à un trouble visuo-spatial qui occasionne de nombreuses conséquences quand on doit gérer l’espace. » Ce n’est donc pas gênant pour le calcul mental, en revanche, cela peut être difficile d’organiser les nombres dans l’espace, poser une opération écrite, ou comprendre leur position les uns par rapport aux autres, c’est-à-dire savoir que 4 vient avant 5 sur une ligne représentée mentalement. Cependant l’acalculie spatiale n’est pas la forme la plus fréquente, surtout chez l’adulte.

6. Les différence avec la dyscalculie

L’acalculie se distingue de la dyscalculie car la première est un trouble acquis alors que la seconde est un trouble neurodéveloppemental. Lorsqu’un événement survient plus ou moins soudainement (tumeur cérébrale, traumatisme crânien, AVC…), une partie (ou la totalité) des connaissances déjà acquises (selon l’âge et la scolarisation de l’individu) est altérée en particulier pour accéder à ces connaissances. Dans le cas des maladies dégénératives c’est plus une dégradation progressive des connaissances qui a lieu. La dyscalculie, actuellement nommée trouble du développement de la cognition mathématique survient donc chez l’enfant en développement et signe des difficultés de développement de cette fonction spécifiquement. Ainsi on peut rencontrer des enfants avec une bonne réussite scolaire mais présentant un trouble du développement du calcul et du traitement des nombres. Chez l’enfant on retrouve la notion de trouble secondaire dans le cas de TDAH (trouble de l’attention avec hyperactivité), de trouble du langage oral et/ou écrit, de trouble visuo spatial, etc…

7. Les tests pour diagnostiquer une acalculie

Lors d’un AVC ou d’un traumatisme crânien, l’évaluation du langage reste actuellement plus fréquente et il n’existe que peu de tests adaptés à l’évaluation spécifique de la cognition mathématique. Cependant, il existe un test appelé Batterie d’Évaluation du Nombre au Quotidien (BENQ), créé en 2007 par Breille et Giard, ayant pour but de prendre en considération l’utilisation des nombres dans le quotidien des patients. Celui-ci s’organise autour de 8 épreuves avec notamment la lecture de l’heure, l’estimation de prix d’articles courants, la recherche et la lecture de données chiffrées, la transcription de chèques, la manipulation de la monnaie. Il existe également une Évaluation Clinique des Aptitudes Numériques (ECAN), élaborée en 2011, et qui comporte également une mesure du temps de réponse du patient à chaque épreuve. L’ECAN est composée de 36 épreuves analytiques portant sur 4 domaines : la connaissance des nombres avec des épreuves de comptages (6 épreuves, 12 sous-épreuves), les transcodages (8 épreuves), le calcul (7 épreuves, 13 sous-épreuves) et la connaissance usuelle (3 épreuves). « Pour procéder à un test, un avis et une prescription médicale sont nécessaires car les orthophonistes sont des auxiliaires médicaux dont les soins sont, à ce titre, remboursés par la sécurité sociale.  Les tests sont issus de la recherche et étalonnés statistiquement sur des centaines de personnes afin de comparer le patient à une norme« , explique l’orthophoniste.

8. La prise en charge de l’acalculie

A partir des résultats du test« on analyse le profil du patient en déterminant ses capacités altérées et celles préservées afin d’établir avec lui une rééducation adéquate. « Le but premier de toute rééducation est de solliciter la plasticité cérébrale » de nouvelles connexions neuronales. « Comme il s’agit d’un trouble acquis, l’orthophoniste aide le patient à accéder à nouveau à ses connaissances. «  Parfois on cherche aussi à compenser le trouble sans pour autant récupérer la fonction telle qu’elle était avant l’événement. Enfin parfois on cherche avec le patient à adapter son environnement à ses troubles afin de limiter le handicap généré« , précise Charlotte Fernandez. « On adapte la rééducation au quotidien du patient. On ne rééduquera pas la même chose chez un comptable ou chez une personne qui ne se sert pas des maths tous les jours. » Une évaluation de l’efficacité du traitement est effectuée pour ajuster les soins et rester au plus près des besoins du patient.

 

Comment garder son cerveau en bonne santé ?

Comment garder son cerveau en bonne santé ?

Vous aimeriez savoir comment protéger votre cerveau, votre meilleur ami en cette période de stimulation intense. Voici quelques pistes… proposées par le Pr. Bernard Sablonnière, chercheur à l’Inserm.

  • Un tout petit peu de stress : il est bénéfique lorsqu’il est peu intense et de courte durée, il stimule alors notre créativité et notre détermination. Alors, pas trop de stress ! Relâchez la pression. Comment ?
  • Une activité physique régulière : muscle et cerveau font bon ménage. Les muscles libèrent des signaux chimiques et sont capables de stimuler la fabrication de neurones.
  • Activité intellectuelle : un environnement cognitif riche, une curiosité débordante et de multiples activités d’apprentissage façonnent les circuits du cerveau, en stimulant la survie des nouveaux neurones.
  • Les liens sociaux : le cerveau humain perçoit et partage les émotions des autres et est capable d’empathie. C’est un effet stimulant sur les circuits du cerveau qui permet également de réduire fortement les effets du stress.
  • Pas trop de graisses et de sucres : un apport calorique trop élevé et un excès de sucres et de graisses dérèglent le fonctionnement cellulaire et produisent des signaux inflammatoires qui altèrent les vaisseaux sanguins du cerveau.
  • Eviter les psychotropes : notre cerveau utilise des procédés chimiques pour fonctionner. Les psychotropes peuvent bloquer leur fonctionnement pouvant conduire à des effets néfastes et irréversibles.

 

Parcours étudiant : « je suis entrée en 1ère année d’orthophonie ! »

Parcours étudiant : « je suis entrée en 1ère année d’orthophonie ! »

Quels conseils aimeriez-vous avoir pour intégrer, vous aussi, un centre de formation en orthophonie (CFUO) ? Vous vous êtes posé de nombreuses fois la question. Comme chaque mois, toute l’équipe d’e-orthophonie* est heureuse de partager avec vous les astuces de nos étudiants qui ont brillamment réussi !

Ce mois-ci, c’est au tour de Cyrielle. Elle partage son expérience avec vous au détour de notre interview vérité. Découvrez son parcours et ses conseils pour réussir !

 

1ère partie : INFORMATIONS CONCERNANT CYRIELLE

  1. Année d’intégration d’un CFUO ? Septembre 2024
  2. Combien d’années de tentatives ? 1 an
  3. Nombre de regroupements de CFUO demandé l’année de l’intégration ? Lesquels ? J’ai tenté 5 regroupements,  Amiens/Caen/Rouen, Rennes/Nantes/Tours, Strasbourg/Nancy/Besançon, Lille et Paris.
  4. CFUO intégré ? J’ai intégré le CFUO d’Amiens

2ème partie : DURANT LA PREPARATION

  1. Circonstances particulières durant l’année de préparation : bachelier ? fac en parallèle ? dans quelle filière ? en reconversion (de quel métier ou branche) ? Lors de mon année de préparation, j’étais en Terminale avec les spécialités suivantes : Physique-Chimie, SVT + option Mathématiques.
  2. Prépa en présentiel effectuée (auparavant ou en parallèle) ? En plus d’e-orthophonie*, j’ai réalisé un stage de 3 jours en présentiel.
  3. Pourquoi avoir choisi une prépa en ligne et e-orthophonie*, en particulier ? J’ai choisi e-orthophonie pour être accompagnée de manière personnalisée et pour avoir toutes les clés en main afin d’appréhender au mieux Parcoursup ainsi que les oraux.
  4. Quelle était votre organisation de travail durant la préparation (par exemple, nombre de jours de travail par semaine, nombre d’heures de travail par jour, quels contenus vous a le plus servi…) ? J’ai fait un planning dès le début de l’année pour lisser mon travail sur la semaine en plus de mes cours. Certains jours, je travaillais une ou deux heures le soir et 4 ou 5 heures le week-end. Après, au fil de l’année, j’ajustais selon mes disponibilités et ma fatigue. Mais honnêtement, ça se fait vraiment bien, ça ne m’a vraiment pas posé de problème de suivre la prépa en parallèle.
  5. Qu’est-ce qui a été décisif dans votre préparation ? Je pense que ce qui m’a le plus aidé, ce sont les oraux blancs. J’ai énormément progressé sur ma façon d’être, de m’exprimer. J’ai également pu comprendre les attendus des jurés et ces oraux m’ont réellement aidée à construire mon propre argumentaire concernant mes motivations.
  6. Comment avez-vous choisi les CFUO (critères de sélection) ? Le CFUO d’Amiens était celui que je voulais le plus car j’habite à Amiens et également car j’en ai toujours entendu beaucoup de positif (concernant l’ambiance, les cours…).
  7. Selon vous, que recherchent les jurés lors des oraux ? Selon moi, le jury recherche des personnes spontanées, motivées, matures et dynamiques.
  8. Qu’est-ce qui vous a le plus servi lors de la préparation aux oraux (entraînements personnels aux exercices et questions, oraux blancs…) ? Pour moi, ce sont vraiment les simulations d’oraux en visioconférence. C’était vraiment génial. C’est exactement ce qu’il se passe lors des vrais concours. J’ai pu travailler et progresser sur tous les exercices techniques en linguistique ou en rétention. Et j’ai pu travailler sur mon argumentaire pour la partie entretien de motivation et de personnalité. Je n’aurais pas su mettre en avant aussi bien ma candidature sans ces oraux blancs.
  9. Après coup, quel était votre meilleur atout à l’oral ? Je pense que mon meilleur atout a été le fait d’être assez sereine (qualité acquise justement grâce aux oraux blancs). Selon moi, pour les entretiens, le plus important est le fait d’être spontané et tout simplement d’être soi-même. Les profils des étudiants sont très variés ! Une bonne préparation peut vraiment permettre de se démarquer.

 

 

 

3e PARTIE : UNE FOIS LE CFUO INTEGRE

  1. Combien suivez-vous d’heures de cours et TD en présentiel par semaine en moyenne ? Environ une vingtaine d’heures par semaine.
  2. Quelles sont les périodes de cours et de vacances ? Les dates des vacances sont les mêmes que les vacances scolaires, une fois sur deux il n’y a qu’une semaine de vacances.
  3. Quels points forts pouvez-vous évoquer par rapport au CFUO choisi ? des points faibles ? Points forts du CFUO d’Amiens : La promotion est petite (36) ce qui permet une excellente cohésion. L’ambiance est vraiment géniale, les semaines ne sont pas très chargées ce qui nous permet de nous organiser comme on le souhaite. Les enseignements reçus sont de qualités. La 1ère année, c’est le CFUO qui nous trouve nos stages (je ne sais pas si c’est le cas dans les autres CFUO ?). De plus, l’association (GEPETO) est très active ! Je n’ai pas vu de points faibles 😁.
  4. Quels conseils pour bien aborder la 1ère année ? Quel est le temps de travail personnel (vous pouvez indiquer un nombre d’heures par semaine, par exemple) ? Le temps de travail personnel est important mais avec un peu d’organisation, c’est possible de faire des activités à côté.
  5. Comment organisez-vous votre temps de travail (relecture, lectures complémentaires…) ? Comme pour la prépa, j’ai fait un planning et j’ai identifié les temps libres que j’avais. Comme on a 20h de cours et de TD, ça me laissait pas mal de temps pour travailler, réviser et faire des fiches, puis pour les lectures complémentaires. Et ça me laissait aussi du temps pour les loisirs et le sport.
  6. Y a-t-il des erreurs à éviter ? Je pense que l’erreur à éviter, c’est le fait de procrastiner 😜.
  7. Avez-vous des conseils à donner pour trouver un stage (école, structures, libéraux) ? Si oui, lesquels ? Le seul conseil que je peux donner c’est de se renseigner dès le départ sur les périodes de stage et de chercher dès le début de l’année car il y a peut de terrain de stage par rapport à tous les étudiants qu’il y a au CF d’Amiens.
  8. Pourriez-vous dire si le CFUO que vous avez choisi insiste davantage sur certains aspects (par exemple : neurologie, langue des signes…) ? Honnêtement, je ne connais pas encore assez bien le programme de Caen pour donner un avis. Et je ne connais pas non plus le programme des autres CF.
  9. Souhaitez-vous ajouter des informations qui vous semblent pertinentes et surtout essentielles à connaître pour les futurs étudiants en orthophonie ? Je dirais avant tout de se faire confiance et faire confiance à e-orthophonie*, ils m’ont vraiment bien aidé dans mes choix ! C’est très intéressant aussi de contacter les assos étudiantes, ils sont justement là pour expliquer comment ça se passe dans leur CF. Et surtout, ne jamais se dire que ce n’est pas possible. Si j’avais écouté les autres, je n’aurai même pas essayé et pourtant, j’y suis arrivée du premier coup. Alors croyez en vous !

Merci à Cyrielle, sereinement déterminée à atteindre ses objectifs, une belle évolution personnelle vers la réussite de son projet professionnel.

 

Un serious game pour aider les enfants « dys »

Un serious game pour aider les enfants « dys »

Lui-même dysorthographique, Henry Arnould a créé un jeu vidéo pour accompagner les enfants « dys » dans leurs apprentissages.

A l’écran, l’avatar circule entre les murs d’une vaste ville peuplée de silhouettes bienveillantes, qui le mettent au défi. A la manette, le joueur est invité à jouer avec les lettres et les chiffres. Des exercices simples, pour les enfants de 5 à 12 ans, auxquels est destiné le serious game Ludinaute : un challenge pour ceux qui présentent des troubles « dys ». Les abîmes dans lesquels peuvent être plongés ces enfants, Henry Arnould les connaît bien. « Je suis moi-même dysorthographique, je suis incapable de rendre une copie sans faute », décrit-il.

Des saisons et des épisodes « comme sur Netflix » 

Comme lui, entre 4 et 8 % de la population souffriraient de ces troubles de l’apprentissage. « On ne peut pas les laisser comme ça ! », se révolte celui qui est aussi père de cinq enfants « dys » (calculique, praxique, lexique). A la tête de sa propre entreprise, Hyda Engineering, il a édité un serious game pour les accompagner dans leurs apprentissages. Le jeu vidéo est en ligne avec une application pour casque de réalité virtuelle et un jeu en réalité augmentée pour les smartphones. Il est soutenu par l’Éducation Nationale. « Beaucoup d’outils existent, mais ils restent souvent très scolaires », constatait Henry Arnould avant la création de son jeu. Avec l’objectif d’aider ces enfants à travailler « sur l’attention, la concentration et la répétition », il se nourrit de tous ces exercices, s’abreuve d’avis d’othophonistes, et élabore, « brique par brique », l’univers de ses « voyageurs du savoir« . Le serious game fonctionne par saisons et par épisodes « comme sur Netflix » , s’enthousiasme le concepteur de Ludinautes. Il y a cependant un parcours personnalisé en fonction de la progression de chaque enfant. Le jeune joueur ne sera pas seul dans son utilisation, puisqu’une plateforme permet d’accéder aux statistiques de progression de son activité. « Cela peut intéresser les adultes qui l’entourent, ses parents, ses enseignants, son orthophoniste« , avance Henry Arnould. L’enfant peut même être guidé par son orthophoniste dans le jeu.

 

 

Orthophonie et musique : réapprendre à écrire

Orthophonie et musique : réapprendre à écrire

Une orthophoniste travaille à réapprendre aux personnes atteintes de la maladie de Parkinson à écrire.

Réapprendre en musique à écrire à des personnes atteintes par la maladie de Parkinson, c’est le but que s’est fixé Lauriane Véron-Delor, orthophoniste. « De la même manière que cette maladie neurodégénérative ralentit la marche des personnes malades et rend leurs déplacements plus difficiles, elle affecte leur écriture. Celle-ci devient moins fluide, saccadée et de plus en plus ramassée« , décrit-elle. Afin de faire de la musique un soutien thérapeutique à l’écriture, elle a rejoint le laboratoire de neurosciences cognitives (LNC) de l’Université Aix-Marseille (Saint-Charles, 3e). « Les travaux scientifiques préalables menés par Jérémy Danna, chercheur au LNC, m’ont encouragé dans cette voie« , évoque-t-elle. Elle a mené une thèse au sein de l’équipe de ce dernier, le MuLaW (pour Music Langage Writing), en lien également avec l’équipe REaDY (Représentations et Dynamique) du laboratoire parole et langage à Aix-en-Provence.

Solliciter des zones du cerveau épargnées

Ces laboratoires ont en effet développé une véritable expertise en matière de « sonification » de l’écriture. Cette « sonification » consiste à traduire en son le mouvement même de la main en train d’écrire. La couleur ou le rythme du son reflète alors la dynamique (par exemple la vitesse) du geste. « Plusieurs études suggèrent que la sonification des mouvements pourrait venir en aide aux personnes souffrant de la maladie de Parkinson« , rappelle-t-elle. Les liaisons induites par la maladie au sein des noyaux gris centraux, situés à la base du cerveau, dégradent les mouvements dits automatisés, c’est-à-dire ceux que nous exécutons sans même y réfléchir, à l’instar de la marche… et de l’écriture. Pour compenser cette perte irréversible d’automatisme, la rééducation en musique cherche alors à solliciter d’autres zones du cerveau épargnées par la maladie. « Le son qui accompagne le geste de la main active alors un nouveau canal sensoriel et stimule d’autres zones d’apprentissage », explique-t-elle.