Chaque mois, nous vous proposons de découvrir une pathologie prise en charge par les orthophonistes. Ce sont des notions essentielles à connaître pour vos oraux d’admission en CFUO ⁣⁣😉. Ce mois-ci, nous vous présentons la dysgraphie.

Trouble fonctionnel rendant difficile l’écriture et le dessin, la dysgraphie appartient à la famille des troubles dys, comme la dyslexie ou la dyscalculie. Comment la repérer chez l’enfant ? Quelles sont les solutions pour l’aider ?

1. Définition de la dysgraphie : comment la reconnaître ?

Activité fine et complexe, l’écriture demande une certaine concentration lors de son apprentissage, pour une construction dans la durée. Mais une fois qu’elle est acquise, elle devient automatique. Dans le cas de la dysgraphie, l’enfant dysgraphique ne va pas arriver à rendre son écriture automatique, malgré les apprentissages. L’écriture manuelle d’un enfant dysgraphique est soit trop lente, soit illisible, soit fatigante pour lui. Elle lui demande de nombreux efforts, notamment sur le plan cognitif. On peut la reconnaître en notant certains signes chez l’enfant :

  • il présente une absence de précision à l’écrit,
  • il est incapable de maîtriser les outils pour écrire, comme le crayon, le stylo ou la règle,
  • il a une écriture peu lisible, peu précise, et présente un manque d’assurance, qui peut devenir de l’anxiété ou un refus de travailler à l’écrit.

Il en existe différents types :

  • le cas des dysgraphies raides, avec une tension et une crispation lors de l’écriture rendant le trait tendu et hypertonique,
  • le cas des dysgraphies molles, avec un tracé relâché, une irrégularité dans la dimension des lettres donnant une impression de négligence,
  • le cas des dysgraphies lentes et précises, dont le graphisme est très appliqué, avec un excès de structure et de précision, qui rend l’écriture épuisante pour l’enfant,
  • les cas des dysgraphies impulsives dont le geste est rapide et mal contrôlé, ce qui entraîne une perte de la structure et de l’organisation.

2. Quelles sont les causes de la dysgraphie (trouble de l’écriture et du graphisme) ?

La dysgraphie est généralement un trouble isolé. Les enfants qui en souffrent ne présentent pas de trouble psychologique ou intellectuel, l’enfant suit dans la plupart des cas une scolarité normale. La dysgraphie peut parfois être secondaire à une pathologie neurologique. Dans ce cas, l’important est d’adapter la demande aux capacités de l’enfant. Cela nécessite un accompagnement et une adaptation. La dyspraxie, trouble spécifique de l’acquisition de la coordination du geste, engendre systématiquement une dysgraphie. On y pense moins souvent, mais la dysorthographie entraîne aussi une dysgraphie, du fait de la mauvaise orthographe, les enfants peuvent aussi avoir du mal à écrire et du mal à trouver la ou les lettre(s) correspondant aux sons, ce qui les ralentit.

 

 

3. Comment traiter ou soigner la dysgraphie ?

Pour poser un bilan de dysgraphie, il est nécessaire d’écarter toute autre cause pouvant expliquer le trouble. L’enfant devra alors passer différents bilans chez plusieurs professionnels de santé pour écarter toute autre pathologie. L’enfant devra rencontrer un ophtalmologiste, un psychologue, un orthophoniste et un psychomotricien. Chacun d’entre eux déterminera par une prise en charge adaptée, selon l’origine de la dysgraphie, ou écartera un éventuel handicap visuel (un problème de vue, qui pourrait expliquer la difficulté à écrire).

La prise en charge et le traitement de la dysgraphie seront réalisées par l’orthophoniste qui va détailler les troubles de l’enfant, en faire un bilan et proposer un suivi adapté. Le psychomotricien peut égaklement intervenir pour va proposer une prise en charge plus motrice. Il va aider l’enfant dans le traitement de sa dysgraphie par des exercices qui intègrent un aspect plus spatial ou moteur (décontracter la main, rendre le geste plus fluide…).

4. Y a-t-il des exercices pour corriger l’écriture dys ?

Il existe des exercices graphiques qui permettent de corriger progressivement l’écriture d’un enfant dysgraphique, grâce à une rééducation, qui peut lui demander des efforts importants. C’est pourquoi il est nécessaire de choisir des exercices ludiques, pour ne pas décourager l’enfant et accentuer son manque de confiance. L’enfant sera aussi incité à reproduire des formes simples, comme des lignes de boucles ou de pointes, pour travailler la forme des lettres écrites.

Il est aussi important au moment des apprentissages de la motricité fine, de prendre soin de corriger une mauvaise tenue du crayon de l’enfant, de l’encourager à la perception de son schéma corporel en lui demandant de s’installer confortablement avant de commencer à écrire.

5. La dysgraphie à l’école

A l’école, les enseignants de l’enfant doivent évidemment être mis aux courant du handicap de l’enfant et de ses points faibles en tant que dysgraphique. Un projet personnalisé de scolarisation peut être mis en place par les enseignants de l’enfant, en concertation avec les professionnels de santé et les parents. Les aménagement scolaires réalisés par l’enseignant de l’enfant, pour lui permettre de travailler dans de bonnes conditions, sont très importants. L’utilisation d’un ordinateur ou d’autres outils informatiques, comme les tablettes, peuvent aider l’enfant à écrire, en mettant une distance.

 

Partagez cet article :