Cette question apparaît fondamentale. Vous vous la poserez avant même de commencer l’aventure, et probablement à plusieurs reprises, tout au long de votre préparation. Jusqu’à l’annonce des résultats, elle ne sera qu’une inquiétude, une ombre au tableau. Mais si au terme d’une année de préparation, les réponses de toutes les écoles sont négatives, il vous faudra vous pencher sur cette éventualité, afin de prendre les meilleures décisions possibles pour aborder la suite avec confiance, détermination et satisfaction.
Quelques chiffres
Certaines associations publient sur leur site des statistiques au sujet des étudiants composant les promotions d’orthophonie. On peut ainsi connaître la répartition entre les garçons et les filles, l’âge des étudiants, la filière qu’ils ont choisie au bac, leur origine géographique, le nombre de CFUO auxquels ils ont postulé ainsi que le nombre d’années dont ils ont eu besoin pour réussir.
En se penchant sur les chiffres disponibles, on arrive à la conclusion suivante :
85% des étudiants admis en orthophonie ont réussi après une à deux années de préparation (on entend ici toutes les formes de préparation : en classe, chez soi avec différentes ressources, via une prépa en ligne, etc.) ;
15% des étudiants admis en orthophonie ont réussi après trois années de préparation ou plus.
Ainsi, on peut aisément constaté que :
ne pas être admis après un an est certes désagréable, mais loin d’être anormal, puisque une majorité des candidats admis ont besoin d’une ou deux années pour réussir,
si ça n’a pas fonctionné après deux années, il y a encore de l’espoir !
Dans tous les cas, il est nécessaire de se poser les bonnes questions et il est d’ailleurs préférable de le faire avant même de vous lancer. Mais si l’aventure a déjà commencé pour vous, il n’est pas trop tard pour vous y pencher. Et si vous lisez ce qui suit, alors que vous venez de recevoir plusieurs réponses négatives, c’est le bon moment pour vous asseoir et faire le point, afin de tirer des conclusions constructives !
Les questions que vous devez absolument vous poser.
Afin de guider vos réflexions, nous aborderons les grandes questions que vous devrez vous poser du début à la fin de votre préparation, que celle-ci dure un an, deux ans ou plus. Avant qu’une nouvelle année ne commence, prenez le temps d’y penser, de manière à pouvoir amorcer la prochaine étape l’esprit tranquille et décidé !
Maîtrisez-vous suffisamment la langue Française ?
Au fil des années et de nos échanges avec les candidats, nous en arrivons au constat suivant : beaucoup d’étudiants sous-estiment la difficulté de la sélection d’entrée en première année d’orthophonie, en ce qui concerne la constitution du dossier Parcoursup ou les épreuves d’admission, et ne sont pas conscients de leurs lacunes dans ces domaines.
La maîtrise de la langue : premier critère de réussite.
Le niveau de maîtrise de la langue exigé pour le dossier Parcoursup et lors des épreuves d’admission est probablement parmi un des plus élevés. Que ce soit en grammaire, en orthographe ou en vocabulaire, on ne vous demande pas juste un niveau de base. Au contraire, on vous interroge lors des oraux sur les cas particuliers et complexes de la langue : toutes les subtilités sont au rendez-vous. Vous devez connaître les mots les plus rares du français (des mots que vous n’avez probablement jamais employés dans vos rédactions, durant toute votre scolarité). Bien plus : vous ne pourrez pas improviser le jour J ! Le niveau de maîtrise de la langueest également un point fondamental dans votre dossier Parcoursup. C’est un des critères de sélection pour passer l’admissibilité. En d’autres termes, il ne vous suffit pas d’être bon : vous devez exceller.
Le manque de jugement des candidats quant à leur niveaud’expression à l’oral.
Bien qu’il soit déchirant de l’admettre, le niveau de cette sélection est si élevé que même avec énormément de volonté, de persévérance et de travail acharné, beaucoup de candidats ne parviendront pas à franchir cette étape sans être accompagnés. En effet, il est nécessaire d’être réaliste : nous n’avons pas tous les mêmes capacités ! Nous avons des facilités évidentes dans certains domaines, un niveau moyen dans d’autres, et finalement des faiblesses ailleurs. C’est grâce à ce constat que vous pourrez organiser votre travail et établir la meilleur méthode pour réussir.
Un candidat peut être très à l’aise à l’oral, avoir beaucoup de charisme, une facilité à approcher les autres et à établir un bon contact avec eux. Néanmoins, lorsqu’il s’agit de parler de soi, c’est plus difficile. Nous apprécions rarement l’exercice. Il est donc essentiel de s’y préparer… et de beaucoup s’entraîner.
La majorité des candidats qui réussiront disposent naturellement d’un bon niveau de maîtrise de la langue et s’expriment relativement bien à l’oral. D’autres débutent leur préparation avec un niveau moyen, et à force de travail, plusieurs réussissent à décrocher leur place en CFUO. Néanmoins, du fait du nombre limité de places, ces derniers risquent d’essuyer plusieurs échecs avant d’y parvenir seuls et devront faire preuve de beaucoup de persévérance pour se hisser à la tête du classement. Etre bien accompagné peut justement faire la différence.
Quoi qu’il en soit, aussi bons que vous soyez,vous ne pourrez pas vous en sortir en vous asseyant sur vos lauriers : les épreuves nécessitent une préparation spécifique, que vous la fassiez seul ou que vous choisissiez une prépa.
Et si vous partez avec moins d’aisance, ne baissez pas les bras ! Il faudra travailler d’arrache-pied, vous exercer avec plus de rigueur. Il est possible qu’une année ne suffise pas. Mais c’est à force de persévérance que vous décrocherez le graal ! Nous avons une liste longue comme le bras de candidates que nous avons accompagné qui partaient avec un niveau dit « moyen » et qui ont brillamment réussi. Comme nous le répétons souvent, ne laissez jamais personne vous faire croire que vous n’en êtes pas capable !
VOICI NOS CONSEILS AVANT DE VOUS RELANCER :
Selon les indicateurs décrits et au regard de votre expérience (au collège, au lycée, à l’université), à quel niveau pensez-vous vous situer ?
Si vous considérez avoir des facilités évidentes, dans quel(s) domaine(s) pourriez-vous faire mieux ?
Si vous considérez que votre niveau est acceptable mais que vous présentez des fragilités dans certains domaines, êtes-vous en mesure de les identifier ? Êtes-vous prêt à envisager une préparation plus longue (deux ans ou plus) et à supporter des échecs éventuels ?
ET POUR LES CANDIDATS QUI N’ONT PAS ÉTÉ PRIS… DE PEU ?
Si vous étiez bien classé au final (admis sur liste complémentaire, mais pas appelé), vous n’êtes plus très loin du but. Maintenez vos acquis, analysez les domaines où vos résultats sont encore un peu trop bas et travaillez fort dans les mois qui viennent pour vous améliorer.
Alors, si vous en avez besoin, toute l’équipe d’e-orthophonie* sera heureuse de vous aider !
Au lycée ou dans l’enseignement supérieur, le travail s’organise selon deux modalités différentes :
Sous le contrôle d’un enseignant et dans un cadre visant à favoriser les apprentissages dans la journée,
Sans contrôle véritable et sous votre seule responsabilité.
Organiser son travail : facile à dire…
Etre libre d’organiser son travail n’est pourtant pas chose simple pour bon nombre d’entre vous. Et si certains y parviennent, la plupart peinent à se mettre au travail à la maison et à maintenir leurs efforts. Beaucoup se découragent rapidement et se laissent distraire par d’autres activités plus attractives. Pourtant, nombreuses sont les études qui ont démontré que c’est principalement la qualité du travail fourni à la maison qui détermine votre niveau de réussite scolaire. Ce constat nous amène à réfléchir à la façon dont nous pouvons vous aider efficacement. Comment vous amener à adopter des stratégies d’apprentissage basées sur une meilleure organisation ? Lorsque nous vous interrogeons, vous admettez facilement avoir du mal à vous mettre au travail, repoussant régulièrement le moment où vous allez commencer à faire vos exercices ou à réviser vos cours. Vous reconnaissez également ne pas résister aux multiples distractions et trouvez compliqué le fait de rester concentré sur une activité.
S’autoréguler
En parlant avec vous, nous avons rapidement compris que s’autoréguler est extrêmement compliqué. Il existe pourtant des stratégies efficaces pour pallier ces difficultés. En vous apportant durablement des stratégies d’organisation, d’autorégulation et de planification, nous vous donnons les clés pour réussir votre concours. Le coaching permet de mieux vous accompagner en vous amenant à vos efforts, à neutraliser vos distractions, à mieux planifier les tâches que vous devez effectuer et surtout à maintenir votre motivation sur la durée… Une façon d’y parvenir consiste à vous demander :
Comment me mettre au travail ?
Comment rester concentré ?
Comment parvenir à résister aux sollicitations extérieures ?
Quelles sont les difficultés les plus fréquentes ?
Quelles sont les stratégies que j’ai utilisées et surtout celles qui ont fonctionné dans le passé ?
A vous de jouer ! Et si vous avez des doutes ou des questions, nous pouvons vous accompagner 😉 ! Découvrez notre Pack Complet juste ici 👇🏻.
Ce trouble de la parole, qui apparaît le plus souvent entre 2 et 5 ans, n’est pas une fatalité puisqu’il disparaît spontanément dans 4 cas sur 5. Il est important pour les parents d’avoir la bonne réaction pour éviter que le bégaiement s’installe et pour aider leur enfant quand il persiste. Les conseils d’Elisabeth Vincent, orthophoniste et vice-présidente de l’association Parole Bégaiement.
Entre 2 et 4 ans, le tout-petit entre dans le langage. Une période fabuleuse d’acquisition mais qui peut entraîner son lot d’accrocs. Parfois, la parole bloque et l’enfant multiplie les efforts pour que les mots sortent. Le bégaiement touche 5% des enfants. « C’est souvent transitoire et c’est le signe qu’il est en difficulté », souligne Elisabeth Vincent, orthophoniste et vice-présidente de l’association Parole Bégaiement. « Le langage ne va pas aussi vite que la pensée, ses organes phonateurs (langue…) sont encore un peu patauds, et l’enfant se retrouve submergé sans réussir à mettre de l’ordre dans ses idées ». Le bégaiement peut aussi survenir quand l’enfant s’exprimait jusque-là sans difficultés, alors qu’il avait un très bon niveau de langage. Cela peut être aussi une manière inconsciente d’attirer l’attention. Dans tous les cas, le rôle des parents est essentiel pour lui faciliter l’élocution.
Les bons réflexes au quotidien qui peuvent l’aider
Ralentir sa propre parole
L’enfant va caler son élocution sur celle de ses parents. Si ceux-ci ont un débit rapide, il va essayer de les imiter, avec le risque de s’emmêler les pinceaux. « Quand l’enfant est petit, les parents adaptent spontanément leur débit de parole en parlant plus lentement. Mais lorsqu’il commence à mieux s’exprimer, ils peuvent se mettre à lui parler comme s’il était grand », constate l’orthophoniste. Pour l’aider, vous pouvez lui parler tranquillement, sur un ton légèrement chantant, en mettant bien en évidence les points d’appui, avec des phrases pas trop longues.
Lui accorder des moments calmes
« Dépêche-toi, on va être en retard pour l’école », « finis ton repas, il est l’heure d’aller au lit ». Dans nos vies à 100km/h, l’emploi du temps de l’enfant est minuté, et les préparatifs se font souvent dans le stress. Difficile pour lui d’élaborer sa parole dans ces conditions. Si l’enfant vous parle et que vous n’avez pas de temps à lui accorder à ce moment précis, proposez-lui plutôt d’en reparler un peu plus tard. « Il est important d’avoir des moments d’interaction avec l’enfant tous les jours, par exemple autour d’un jeu », conseille Elisabeth Vincent.
Alléger la pression
Propreté, autonomie, motricité fine, langage, entrée à l’école, entre 2 et 5 ans, les acquisitions sont nombreuses. Le bégaiement peut être le signe qu’il est débordé par rapport à ses capacités du moment, que c’est trop pour lui. S’il a des difficultés de parole, on peut par exemple lâcher un peu sur la propreté, ou ne pas mettre trop de pression sur les apprentissages à l’école.
Etablir des rituels
« Derrière le bégaiement, il y a de l’anxiété. L’enfant est facilement déstabilisé par des événements nouveaux », note l’orthophoniste. « Lui donner à voir les repères temporels (réveil avec des aiguilles, planning de la semaine…) peut l’aider ». La lecture du soir, un moment quotidien de jeu, ces rituels sont rassurants pour lui.
Quand il parle, être un « interlocuteur actif »
Garder le contact
Froncement de sourcils, yeux au ciel, nos mimiques peuvent trahir notre impatience. Rien de pire pour déstabiliser l’enfant et alimenter son bégaiement. Pour l’aider, il est important de garder un contact visuel. On peut se mettre à sa hauteur, le regarder et l’inciter à ne pas détourner le regard. « Quand l’enfant est confronté à des difficultés, il peut se mettre à faire de grands gestes, taper du pied, fermer les yeux, une façon pour lui de se concentrer pour parler, » remarque la spécialiste. Et il risque d’en faire toujours plus. Si le parent est là pour le regarder, il lit dans ses yeux « regarde-moi, je vais t’aider ».
L’interrompre à bon escient
« Je, je, je… », quand la machine commence à s’embourber, il ne faut pas hésiter à s’en mêler. Rien de plus angoissant pour lui que de se lancer dans une répétition à l’infini dont il ne peut plus sortir. « Au bout de 4 à 5 répétitions, je conseille d’intervenir », recommande Elisabeth Vincent. « On se glisse dans sa parole en douceur. Il ne s’agit pas de parler à sa place. On peut lui suggérer un mot de manière interrogative : il vous dit « je veux », « je veux », vous proposez : » du chocolat ? ». »
Lui poser des questions précises
C’est souvent quand l’enfant se lance dans de grandes explications compliquées qu’il se retrouve enchevêtré. Aux parents de veiller à être des interlocuteurs actifs en l’aidant à avancer pas à pas dans son récit : « Ca se passe avec qui ? » « Comment ? »…
Ce qu’il faut éviter
Ne pas lui donner de conseils
« Calme-toi ! », « respire », « prends ton temps ». Quand on voit l’enfant s’empêtrer, la tendance naturelle serait de l’interrompre pour le pousser à reprendre sa respiration. Or c’est justement à éviter. « Il ne sait pas comment respirer et d’ailleurs, quand il bégaie, bien souvent il a déjà trop d’air », remarque Elisabeth Vincent. « Ca le met dans l’idée que ce qu’il fait n’est pas bien. Il faut éviter les jugements sur sa parole ». Attention à ne pas rompre la communication avec l’enfant. On peut par exemple l’aider à verbaliser ce qu’il vit : « c’est dur, en ce moment, de parler » et lui donner des clés pour s’en sortir : « Viens, je vais t’aider, on va le dire tranquillement », « tu sais, j’ai tout mon temps ».
Calmer les bavards
Contrairement à une idée reçue, un petit qui bégaie peut être un enfant très bavard. Or « ce qu’il peut chercher inconsciemment en bégayant, c’est l’attention », constate l’orthophoniste. Il n’est donc pas utile de lui laisser la parole en permanence. A table, on peut lui expliquer que c’est au tour de son frère ou de sa sœur de parler.
Quand consulter ?
« Dès qu’il y a une inquiétude de la part des parents » répond l’orthophoniste. Si l’on sent que l’enfant a besoin de faire un effort pour parler, on peut voir comment cela évolue sur plusieurs semaines. Et ne pas tarder à consulter un orthophoniste car plus on intervient tôt, mieux c’est. Une à deux séances peuvent parfois suffire à débloquer les choses.
Tous ceux qui souhaitent intégrer une formation en orthophonie en 2026 se posent la question. Que vous soyez de futurs bacheliers, étudiants, en reconversion, vous cherchez à comprendre la réalité de la sélection via Parcoursup. Maintenant que la sélection est terminée, il faut comprendre comment se passera la sélection en 2026. L’analyse des résultats de nos candidats en 2025 permet de savoir à quoi s’en tenir.
Tout d’abord, comme annoncé, les CFUO recherchent tout type de profil que vous soyez en reconversion, que votre bac date d’il y a quelques 10 ans ou plus, que vous soyez en Terminale ou alors étudiants, votre candidature intéresse les CFUO même si certains regroupements semblent plus attirer par certains bacs ou profils que d’autres.
Aussi, vos résultats et vos connaissances en sciences, en sciences humaines et sociales, en français, acquises au lycée, au cours de vos études, de votre parcours, seront fondamentales car elles révéleront votre appétence pour des études largement scientifiques et communicationnelles.
Et surtout, 2025 a mis en lumière l’importance que donne les CFUO aux 2 phases de sélection : l’admissibilité sur dossier puis les oraux d’admission.
La lettre de motivation (ou projet de formation motivé) et les 5 grands encadrés sont fondamentaux car ce sont eux qui portent toute votre candidature et qui vous donnent la possibilité ou non d’être convoqué aux oraux. Beaucoup d’étudiants ont encore été surpris cette année de ne pas être appelés à l’oral alors que le plus gros de la sélection se fait lors de cette phase d’admissibilité sur dossier. Si votre dossier n’est pas sélectionné, vous ne serez pas convoqué. Il est donc impératif de rédiger ces éléments avec des arguments percutants pour présenter les raisons qui vous poussent à vouloir devenir orthophoniste.
En ce qui concerne les oraux, ils permettent aux membres du jury d’échanger avec vous, d’analyser et de décortiquer la compréhension que vous avez du métier, vos capacités en termes de communication, vos connaissances, votre intérêt pour les problématiques des patients… Aucun bon résultat en sciences ou en français ne permettra de pallier un manque dans ces domaines.
Un bon candidat est un candidat qui a été à la rencontre des professionnels, s’est rapproché de patients, s’est investi dans l’accompagnement. Chaque candidat devra présenter sur Parcoursup et devant les jurés un projet de formation motivé unique et qui saura prouver un parcours pertinent.
Vouloir intégrer un centre de formation en orthophonie, c’est déjà s’intéresser et se préparer au métier, tant dans les connaissances que dans les savoir-être. N’hésitez pas à télécharger notre guide complet de la sélection en suivant ce lien. Et si vous souhaitez être accompagné dans cette sélection d’entrée, vous pouvez découvrir notre Pack Complet juste ici 👇🏻.
Chaque mois, nous vous proposons de découvrir une pathologie prise en charge par les orthophonistes. Ce sont des notions essentielles à connaître pour vos oraux d’admission en CFUO 😉. Ce mois-ci, nous vous présentons la dyspraxie.
La dyspraxie est un trouble du développement qui affecte chez l’enfant la planification et la coordination des mouvements, entraînant des difficultés dans l’accomplissement de tâches motrices, telles que l’écriture, la coordination œil-main et d’autres activités quotidiennes.
Définition
Première chose à savoir : la dyspraxie n’est pas une maladie. Ce handicap invisible appartient à la grande famille des troubles neuro-développementaux et, plus spécifiquement, à la famille des troubles « dys- » (comme la dyslexie, la dyscalculie, la dysorthographie…), il se manifeste par des troubles d’apprentissage.
La dyspraxie se définit comme un défaut de planification et d’organisation du geste : l’enfant qui souffre de dyspraxie est incapable de (ou présente d’importantes difficultés à) coordonner sa main et son œil, à optimiser son orientation dans l’espace ainsi qu’à coordonner ses deux mains entre elles.
En cas de dyspraxie, il n’y a pas d’automatisation du geste : aussi, les gestes de la vie quotidienne (faire ses lacets, boutonner sa chemise, zipper sa fermeture éclair, écriture de son prénom…) doivent être constamment réappris, ce qui entraîne de la lenteur et de la maladresse. Et parfois, en découle un manque de confiance en soi.
Attention : la dyspraxie ne correspond en aucun cas à un défaut d’intelligence : contrairement aux idées reçues, l’enfant dyspraxique ne présente aucune déficience intellectuelle !
Troubles dyspraxiques de l’enfant : est-ce fréquent ?
Les experts estiment que 5 % à 6 % de la population souffre de dyspraxie : en moyenne, en France, 1 enfant par classe est dyspraxique. Les garçons pourraient être plus atteints que les filles, bien que ça n’ait pas été démontré.
Les causes de la dyspraxie
À ce jour, la seule cause réellement identifiée à la dyspraxie est la grande prématurité, c’est-à-dire une naissance entre la 28ème et la 32ème semaine d’aménorrhée (soit après seulement 6 à 7 mois de grossesse). Il pourrait également y avoir un facteur de risque héréditaire, sans que ça soit démontré.
Les symptomes de la dyspraxie
La dyspraxie était autrefois qualifiée de « syndrome de l’enfant maladroit ». Ce trouble neuro-développemental (que l’on repère généralement dès l’entrée à l’école maternelle ou en primaire) se manifeste en effet par une « maladresse » particulière vis-à-vis des actes du quotidien et une difficulté à repérer les objets les uns par rapport aux autres. Voici quelques exemples :
les enfants dyspraxiques sont incapables de / ont des difficultés à se coiffer,
les enfants dyspraxiques sont incapables de / ont des difficultés à s’habiller et à se déshabiller seuls,
les enfants dyspraxiques sont incapables de / ont des difficultés à se laver seuls,
les enfants dyspraxiques sont incapables de / ont des difficultés à manger avec des couverts : ils ont du mal à couper avec un couteau, ils préfèrent manger avec les doigts…,
les enfants dyspraxiques sont incapables de / ont des difficultés à découper en suivant un trait,
les enfants dyspraxiques sont incapables de / ont des difficultés à colorier sans dépasser les bords,
les enfants dyspraxiques sont incapables de / ont des difficultés à coller des gommettes dans des emplacements dédiés,
les enfants dyspraxiques sont incapables de / ont des difficultés à faire leurs lacets,
les enfants dyspraxiques sont incapables de / ont des difficultés à boutonner leurs habits : les boutons ne sont pas tous mis, ils sont boutonnés de travers…,
les enfants dyspraxiques sont incapables de / ont des difficultés dans l’écriture,
les enfants dyspraxiques sont incapables de / ont des difficultés à se repérer dans l’espace et/ou dans le temps : l’enfant ne sait pas quel jour on est, il se perd dans l’école, il a des difficultés à s’orienter, il confond sa gauche et sa droite…,
les enfants dyspraxiques tombent fréquemment (à vélo, en courant…).
Diagnostic et prise en charge
La dyspraxie ne vient jamais seule : elle s’accompagne généralement d’un autre trouble « dys- » (comme la dyslexie pour certains enfants, la dysorthographie ou la dyscalculie pour d’autres) voire d’un trouble déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH). Le diagnostic de dyspraxie ne peut être posé que par un médecin : il peut être question d’un neuropédiatre, d’un neurologue ou même d’un médecin généraliste – ceux-ci pourront s’appuyer sur les bilans réalisés en amont par le neuropsychologue, l’ergothérapeute, l’orthophoniste…
Est-ce que la dyspraxie est un handicap ?
Dès le diagnostic de dyspraxie, une reconnaissance auprès de la Maison Départementale pour les Personnes Handicapées (MDPH) peut être demandée : celle-ci permet notamment une prise en charge de certaines rééducations habituellement non-remboursées (ergothérapeute, neuropsychologue…). Une prise en charge précoce est donc bénéfique pour l’enfant.
Comment aider un enfant dyspraxique en classe ?
Des aménagements peuvent être mis en place dans le cadre scolaire aux enfants qui souffrent de dyspraxie et connaissent donc des problèmes d’écriture : il s’agit notamment d’une réduction de la masse de travail scolaire, d’une mise à disposition d’un outil informatique, ou encore d’une aide humaine (AESH). Le mieux est d’en discuter avec le(a) directeur(rice) de l’école ainsi que les médecins scolaires. À la maison, des aménagements peuvent aussi être réalisés pour soulager l’enfant dyspraxique : calendrier adapté, livres audio…
Les traitements de la dyspraxie
Le bilan médical guide un traitement personnalisé pour l’enfant dyspraxique, impliquant une équipe de professionnels de santé (psychomotricien(ne), ergothérapeute, psychologue, orthophoniste, orthoptiste si nécessaire). Les soins peuvent être régulièrement ajustés en fonction de la progression de l’enfant. Une intervention et prise en charge précoce est plus efficace pour atténuer les troubles. L’engagement et le soutien de l’entourage est crucial.