Vous aimeriez savoir comment protéger votre cerveau, votre meilleur ami en cette période de stimulation intense. Voici quelques pistes… proposées par le Pr. Bernard Sablonnière, chercheur à l’Inserm.
Un tout petit peu de stress : il est bénéfique lorsqu’il est peu intense et de courte durée, il stimule alors notre créativité et notre détermination. Alors, pas trop de stress ! Relâchez la pression. Comment ?
Une activité physique régulière : muscle et cerveau font bon ménage. Les muscles libèrent des signaux chimiques et sont capables de stimuler la fabrication de neurones.
Activité intellectuelle : un environnement cognitif riche, une curiosité débordante et de multiples activités d’apprentissage façonnent les circuits du cerveau, en stimulant la survie des nouveaux neurones.
Les liens sociaux : le cerveau humain perçoit et partage les émotions des autres et est capable d’empathie. C’est un effet stimulant sur les circuits du cerveau qui permet également de réduire fortement les effets du stress.
Pas trop de graisses et de sucres : un apport calorique trop élevé et un excès de sucres et de graisses dérèglent le fonctionnement cellulaire et produisent des signaux inflammatoires qui altèrent les vaisseaux sanguins du cerveau.
Eviter les psychotropes : notre cerveau utilise des procédés chimiques pour fonctionner. Les psychotropes peuvent bloquer leur fonctionnement pouvant conduire à des effets néfastes et irréversibles.
Le CNESER, a validé le 18 novembre 2025 l’ouverture d’un Centre de Formation Universitaire en Orthophonie (CFUO) à l’Université de La Réunion.
Une décision du Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche (CNESER) saluée aujourd’hui par l’Union Régionale des Professionnels de Santé (URPS orthophonistes Ocean Indien).
Ce projet, engagé depuis plusieurs années à l’initiative de l’URPS et construit
en partenariat étroit avec :
l’UFR Santé et l’UFR Lettres et Sciences Humaines de l’Université de La Réunion,
l’Agence Régionale de Santé (ARS) La Réunion,
la Région Réunion,
le SORR (Syndicat des Orthophonistes Région Réunion),
la FNO (Fédération Nationale des Orthophonistes), constitue une étape déterminante pour le développement de l’offre de santé sur le territoire, relève l’URPS.
Première rentrée prévue en 2026
L’Union rappelle qu’à La Réunion, l’accès à un orthophoniste peut nécessiter des mois, parfois des années d’attente, entraînant des ruptures de prises en soin, alors même que :
l’intervention précoce est essentielle pour éviter la chronicisation des troubles,
les troubles du langage, de l’apprentissage et du neuro-développement sont particulièrement fréquents,
l’île présente des spécificités linguistiques (bilinguisme créole–français) et socio-éducatives nécessitant une formation locale adaptée,
l’éloignement géographique conduit de nombreux jeunes formés en métropole à ne pas revenir exercer sur l’île.
« Former sur place permettra de disposer de professionnels sensibilisés aux réalités culturelles et linguistiques réunionnaises, et de stabiliser durablement l’offre de soins en orthophonie, tant à La Réunion qu’à Mayotte », se félicite l’URPS.
La formation en orthophonie de l’Université de La Réunion sera présente sur Parcoursup dès la prochaine session. Le CFUO accueillera ses premiers étudiants dès la rentrée universitaire 2026.
Chaque mois, nous vous proposons de découvrir une pathologie prise en charge par les orthophonistes. Ce sont des notions essentielles à connaître pour vos oraux d’admission en CFUO 😉. Ce mois-ci, nous vous présentons l’acalculie.
Conséquence d’une lésion neurologique à cause d’un traumatisme crânien, d’une tumeur cérébrale ou encore d’un Accident vasculaire cérébral (AVC), l’acalculie désigne le trouble du calcul et du traitement des nombres. Il existe plusieurs formes d’acalculie traitées par l’orthophoniste.
1. Définition de l’acalculie
L’acalculie, ou plus récemment appelée trouble acquis de la cognition mathématique, désigne la difficulté à traiter les nombres, à calculer et à résoudre des problèmes. L’acalculie peut toucher un ou plusieurs niveaux de traitement selon la sévérité de l’atteinte. Elle peut être primaire ou secondaire à un autre trouble des fonctions cognitives telles que la mémoire, la concentration, les fonctions visuospatiales, les fonctions de contrôle cognitif…
2. Causes de l’acalculie
L’acalculie survient principalement chez l’adulte près une légion neurologique. « On a toujours avancé qu’une acalculie nécessitait une lésion des deux hémisphères du cerveau mais on revient là-dessus« , explique Charlotte Fernandez, orthophoniste. Cette lésion peut être causée de façon :
Traumatique : un accident de voiture, une chute, une bagarre ;
Vasculaire : un AVC à cause du déficit d’apport de sang dans le cerveau ;
Tumorale : une tumeur cérébrale ;
ou plus rarement :
Inflammatoire : la sclérose en plaques ;
Infectieuse : une méningite herpétique ;
Métabolique : une maladie auto-immune.
3. L’acalculie primaire
L’acalculie primaire décrit une atteinte assez « pure » après la lésion neurologique. Elle se manifeste par des symptômes bien spécifiques au calcul et au traitement des nombres sans autres troubles expliquant ces difficultés. Sur le plan du traitement des nombres, l’atteinte pourra concerner les aspects linguistiques : le codage d’une quantité en chiffres arabes (ex : 4-5) ou en mots ( » quatre – cinq « ), les transcodages (lecture et dictée de nombres), la connaissance des tables de multiplication, par exemple. Mais aussi les capacités de calcul simple et/ou complexe. Enfin la capacité à résoudre des problèmes en termes de raisonnement logique. Dans la littérature, c’est le modèle du triple code de Stanislas Dehaene qui fait référence : il avance que le trouble de la cognition mathématique repose sur 3 codes. Le code analogique qui comprend la représentation des quantités, le code oral qui comprend les « étiquettes » mots des nombres (« quatre ») et le code arabe qui comprend les « étiquettes » chiffres (« 4 »). L’altération de l’un de ces codes ou des liens les unissant peut aboutir à une acalculie.
4. L’acalculie secondaire
L’acalculie secondaire, en revanche, serait conséquente à d’autres troubles cognitifs. On peut ainsi avoir des troubles du langage parlé qui viennent se répercuter sur le traitement des nombres. On peut aussi présenter des troubles du langage écrit et ne plus pouvoir traiter les nombres à l’écrit. On peut avoir une altération des concepts ne permettant plus de manipuler les quantités. Un trouble attentionnel, et/ou mnésique aurait ainsi des conséquences évidentes sur le calcul mental et le raisonnement complexe. Un trouble visuo-spatial ne permettrait pas de traiter les notions géométriques ou de poser des opérations. Un trouble du contrôle (fonctions exécutives) aurait des conséquences sur la gestion des informations numériques par exemple.
5. L’acalculie spatiale
« L’acalculie peut être associée à un trouble visuo-spatial qui occasionne de nombreuses conséquences quand on doit gérer l’espace. » Ce n’est donc pas gênant pour le calcul mental, en revanche, cela peut être difficile d’organiser les nombres dans l’espace, poser une opération écrite, ou comprendre leur position les uns par rapport aux autres, c’est-à-dire savoir que 4 vient avant 5 sur une ligne représentée mentalement. Cependant l’acalculie spatiale n’est pas la forme la plus fréquente, surtout chez l’adulte.
6. Les différence avec la dyscalculie
L’acalculie se distingue de la dyscalculie car la première est un trouble acquis alors que la seconde est un trouble neurodéveloppemental. Lorsqu’un événement survient plus ou moins soudainement (tumeur cérébrale, traumatisme crânien, AVC…), une partie (ou la totalité) des connaissances déjà acquises (selon l’âge et la scolarisation de l’individu) est altérée en particulier pour accéder à ces connaissances. Dans le cas des maladies dégénératives c’est plus une dégradation progressive des connaissances qui a lieu. La dyscalculie, actuellement nommée trouble du développement de la cognition mathématique survient donc chez l’enfant en développement et signe des difficultés de développement de cette fonction spécifiquement. Ainsi on peut rencontrer des enfants avec une bonne réussite scolaire mais présentant un trouble du développement du calcul et du traitement des nombres. Chez l’enfant on retrouve la notion de trouble secondaire dans le cas de TDAH (trouble de l’attention avec hyperactivité), de trouble du langage oral et/ou écrit, de trouble visuo spatial, etc…
7. Les tests pour diagnostiquer une acalculie
Lors d’un AVC ou d’un traumatisme crânien, l’évaluation du langage reste actuellement plus fréquente et il n’existe que peu de tests adaptés à l’évaluation spécifique de la cognition mathématique. Cependant, il existe un test appelé Batterie d’Évaluation du Nombre au Quotidien (BENQ), créé en 2007 par Breille et Giard, ayant pour but de prendre en considération l’utilisation des nombres dans le quotidien des patients. Celui-ci s’organise autour de 8 épreuves avec notamment la lecture de l’heure, l’estimation de prix d’articles courants, la recherche et la lecture de données chiffrées, la transcription de chèques, la manipulation de la monnaie. Il existe également une Évaluation Clinique des Aptitudes Numériques (ECAN), élaborée en 2011, et qui comporte également une mesure du temps de réponse du patient à chaque épreuve. L’ECAN est composée de 36 épreuves analytiques portant sur 4 domaines : la connaissance des nombres avec des épreuves de comptages (6 épreuves, 12 sous-épreuves), les transcodages (8 épreuves), le calcul (7 épreuves, 13 sous-épreuves) et la connaissance usuelle (3 épreuves). « Pour procéder à un test, un avis et une prescription médicale sont nécessaires car les orthophonistes sont des auxiliaires médicaux dont les soins sont, à ce titre, remboursés par la sécurité sociale. Les tests sont issus de la recherche et étalonnés statistiquement sur des centaines de personnes afin de comparer le patient à une norme« , explique l’orthophoniste.
8. La prise en charge de l’acalculie
A partir des résultats du test, « on analyse le profil du patient en déterminant ses capacités altérées et celles préservées afin d’établir avec lui une rééducation adéquate. « Le but premier de toute rééducation est de solliciter la plasticité cérébrale » de nouvelles connexions neuronales. « Comme il s’agit d’un trouble acquis, l’orthophoniste aide le patient à accéder à nouveau à ses connaissances. « Parfois on cherche aussi à compenser le trouble sans pour autant récupérer la fonction telle qu’elle était avant l’événement. Enfin parfois on cherche avec le patient à adapter son environnement à ses troubles afin de limiter le handicap généré« , précise Charlotte Fernandez. « On adapte la rééducation au quotidien du patient. On ne rééduquera pas la même chose chez un comptable ou chez une personne qui ne se sert pas des maths tous les jours. » Une évaluation de l’efficacité du traitement est effectuée pour ajuster les soins et rester au plus près des besoins du patient.
L’oralité se définit comme l’« ensemble des fonctions dévolues à la bouche », c’est-à-dire l’alimentation, la ventilation, le cri, l’exploration tactile et gustative, la communication et le langage.
Le développement de l’oralité alimentaire est indissociable du développement de l’oralité verbale : que ce soit dans l’alimentation ou dans le langage, les mêmes organes sont impliqués.
Les troubles de l’alimentation constituent un motif fréquent de consultation : entre 20 et 25 % des consultations entre 0 et 3 ans selon les études.
Il peut s’agir de troubles par absence de comportement spontané d’alimentation, notamment en lien avec un problème de santé, ou par refus d’alimentation avec pour résultante que manger n’est pas ou plus un plaisir.
Deux types de cas de figure :
des difficultés alimentaires souvent de façon très précoce : dès les premières mises au sein ou les premiers biberons ;
les étapes alimentaires sont difficiles à passer : passage à la cuillère et passage aux morceaux.
Ce trouble s’accompagne de troubles sensoriels (toucher, odorat, goût, ouïe, système proprioceptif et vestibulaire) et/ou de troubles des fonctions oro-motrices (succion, praxies, malaxage, mastication…).
On note régulièrement des répercussions sur le développement psychomoteur, langagier, psycho-affectif…
Au-delà des traitements médicamenteux, la maladie de Parkinson nécessite une rééducation du corps et de la parole. Si cela ne change pas le cours de la maladie, en revanche, c’est un bon moyen pour en améliorer les symptômes.
Le Parkinson est une maladie neurodégénérative qui détruit spécifiquement les neurones à dopamine de la substance noire du cerveau, impliqués dans le contrôle des mouvements. Pour poser le diagnostic, le premier critère est la présence d’au moins deux des trois symptômes majeurs de la maladie à savoir : la lenteur dans les mouvements, la rigidité et le tremblement au repos. Il existe des traitements qui permettent d’améliorer la vie des malades, mais pour le moment, aucun n’a réellement permis de stopper l’évolution de la maladie. Parkinson touche plus de 200 000 personnes en France, et l’on ne sait toujours pas avec exactitude ce qui peut la causer.
« Il existe des traitements qui permettent d’améliorer la vie des malades, mais pour le moment, aucun n’a réellement permis de stopper l’évolution de la maladie »
Pourquoi un orthophoniste ?
La rééducation orthophonique permet de prévenir ou de corriger les difficultés à parler, la diminution de l’expression faciale, les troubles de la déglutition ainsi que de l’écriture. Il est conseillé de voir un orthophoniste dès les premiers symptômes de la maladie. En effet, mal traités, certains maux peuvent très vite avoir des conséquences handicapantes. Par exemple, mal déglutir est souvent synonyme de bave et empêche de manger normalement. Pire, un aliment ou un liquide qui ne passerait pas par la bonne voie peut même conduire à un étouffement. En rééducation, l’orthophoniste met en place des exercices de déglutition volontaire, fait travailler la force musculaire, les postures de tête…
« Un malade de Parkinson peut aussi avoir des difficultés à parler ou avoir une intensité vocale inadaptée, c’est ce que l’on appelle l’hypophonie »
Un malade de Parkinson peut aussi avoir des difficultés à parler ou encore une intensité vocale adaptée, c’est ce que l’on appelle l’« hypophonie ». Le cerveau du patient n’évalue pas correctement le niveau sonore et celui-ci s’exprime alors très bas, de manière monocorde, avec une articulation floue et un débit de parole inhabituel. Des cours de chant permettent d’améliorer l’intensité de la voix, le souffle ainsi que les intonations. Ainsi, les interactions avec l’entourage sont facilitées.