Nouveau décor, nouvelles matières, nouvelles manières de travailler… L’entrée en première année d’orthophonie peut être déstabilisante. Des étudiantes en orthophonie vous donnent 5 astuces pour passer avec succès cette année particulière.

5 ans. C’est la durée nécessaire pour apprendre le métier d’orthophoniste. Un périple long qu’il convient de démarrer sur de bonnes bases. La première année est en effet celle où vous découvrez le cursus, le métier et donc celle qui permet de prendre de bonnes habitudes pour la suite. Pour vous aider à passer cette année dans les meilleures conditions, nous avons interrogé quatre étudiantes qui expliquent comment elles ont vécu cette première année et quels sont les pièges à éviter.

1 – Savoir dans quoi vous vous engagez

On ne fait pas des études d’orthophonie comme l’on pourrait entamer des études plus généralistes en sciences humaines. L’orthophonie est en effet un métier bien particulier pour lequel il faut avoir une réelle fibre, une réelle motivation. « Il est important d’être conscient de toutes les réalités qu’implique le métier d’orthophoniste, insiste Alice, étudiante en 5e année à Paris. On a trop souvent l’image d’un métier maternant qui consiste à s’occuper des enfants. Mais ce n’est pas seulement ça. 40 % de la patientèle sont des adultes. La plupart des patients présentent aussi des pathologies qui sont parfois dures à voir, même chez les enfants. Nous avons en charge des personnes qui vont mal et nous devons assumer de lourdes responsabilités face à elles pour leur apporter les meilleurs soins. » Pour découvrir toute l’ampleur de ce métier, il est difficile de réaliser un stage sans être étudiant en orthophonie. Plusieurs autres moyens sont à votre disposition pour vous renseigner : contacter des étudiants, parler à des orthophonistes, lire des articles et ouvrages sur la question mais aussi parler à des personnes ayant déjà fait appel à ces professionnels de la santé. Enfin, une fois étudiant, choisissez avec soin vos stages afin d’en apprendre un maximum sur les conditions de travail.

2 – Comprendre l’environnement de la fac

La formation d’orthophonie est dispensée dans un centre rattaché à une université et plus particulière au département de la santé. Bien que les étudiants puissent avoir le sentiment d’être à part de l’université, comme c’est le cas d’Alizée, étudiante en 2e année à Limoges, la formation répond aux codes de l’enseignement supérieur et diffère par conséquent de ce que vous avez connu jusqu’à présent au lycée. Attendez-vous ainsi à suivre des cours magistraux et des TD obligatoires mais surtout à devoir être beaucoup plus autonome et à fournir un travail personnel plus important.  Autre différence : la multiplication des travaux de groupe. « Les intervenants nous demandent régulièrement de travailler à plusieurs sur l’analyse d’un dossier ou sur un cas avec un patient. Il faut alors essayer de comprendre la pathologie qui l’affecte et mettre en place un plan de soins avec des exercices adaptés. Contrairement au lycée, on est beaucoup plus dans la pratique et la professionnalisation », décrit Alice.

 

 

3 – Ne pas se laisser déborder

« La première année en orthophonie est une année très dense où l’on peut être amené à suivre des cours jusque tard le soir », explique Charlotte, étudiante en 2e année à Limoges. Ajouter à cela le travail personnel et les nombreux rendus demandés par les intervenants, une chose est sûre : les étudiants en première année ne chôment pas ! Afin de ne pas vous laisser déborder, Julia également étudiante en 2e année à Limoges, vous conseille de « ne pas perdre de temps en travaillant régulièrement dès le début de l’année ». « Le maître-mot est la régularité, confirme sa camarade Alizée. On nous demande beaucoup de par cœur, alors il ne faut pas attendre pour réviser. Chacun sa méthode. Moi, je fais des fiches, des schémas. » A Paris, les emplois du temps sont particuliers puisqu’ils ne sont jamais fixes. « Les intervenants sont des professionnels en activité, nous devons donc nous plier à leurs obligations. Il arrive que des cours soient décalés au dernier moment », décrit Alice. Le rythme n’est donc pas évident à suivre et cela entraîne une pression de plus en plus forte. Outre la régularité et l’assiduité, Alice conseille ainsi d’être solidaire entre camarades : « nous avons mis en place un système de roulement qui désigne à chaque cours un étudiant qui prend les notes pour tout le monde », donne en exemple la jeune femme avant d’ajouter : « ce ne sont pas des études faciles mais si on est motivé et si on s’accroche, cela vaut vraiment le coup ! »

4 – S’attendre à suivre un enseignement scientifique

La première année en orthophonie a pour particularité de contenir de nombreux cours scientifiques : neurologie, biologie, biochimie, etc. Un programme qui peut être déstabilisant, notamment pour les étudiants issus de filières économiques et littéraires. Charlotte et Julia n’avaient pas étudié les sciences depuis plusieurs années dans le cadre de leurs études secondaires et de leur bac. « C’était compliqué au départ, nous étions noyées sous des termes inconnus mais nous nous en sommes sorties grâce à une bonne méthode de travail mais aussi en n’hésitant pas à poser des questions aux professeurs et en s’entraidant avec les autres étudiants. » Charlotte conseille d’ailleurs de regarder des vidéos sur YouTube, par exemple sur la neurologie et l’ORL, afin de mieux remettre dans le contexte et mieux visualiser.  De son côté, ayant passé un bac à dominante scientifique, Alice n’a pas eu de difficulté particulière. « Nous ne suivons pas des cours de médecine, relativise la jeune femme. Nous apprenons des choses très précises et techniques mais à un niveau moins important. On s’arrête à notre niveau de compétences. Ainsi, les professeurs s’adaptent et sont très pédagogues. ».

5 – Ne pas négliger sa vie étudiante

Enfin, un dernier aspect dans les études à ne pas négliger : votre vie étudiante. Vous allez passer 5 ans dans la même ville avec les mêmes personnes. Il est donc primordial que vous vous y sentiez bien. La vie étudiante et votre relation avec vos camarades de classe seront bien sûr différentes en fonction de la ville et de la taille de la promotion. A Limoges par exemple, « nous ne sommes que 25 étudiants. La classe représente comme une deuxième famille. Nous sommes très soudés, autant entre étudiants qu’avec les professeurs et l’administration », témoignent Alizée, Charlotte et Julia.  Les trois jeunes filles ont d’ailleurs intégré dès la première année l’association d’étudiants du centre de formation dans la partie communication. « C’était l’occasion pour nous de faire des rencontres, de faire d’autres choses et de se sentir utiles. Ce n’est pas évident au départ quand on est loin de chez soi et faire partie de l’association nous a fait du bien », estiment les trois filles aujourd’hui inséparables.

 

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