Dans le cadre de l’émission de radio, « La terre au carré », nous vous conseillons le podcast « Les maux de la parole » par Matthieu Vidard. On découvre ce que nous apprennent les maladies de la parole sur la façon dont fonctionne le langage dans le cerveau.
Quels conseils aimeriez-vous avoir pour intégrer, vous aussi, un centre de formation en orthophonie (CFUO) ? Vous vous êtes posé de nombreuses fois la question. Comme chaque mois, toute l’équipe d’e-orthophonie* est heureuse de partager avec vous les astuces de nos étudiants qui ont brillamment réussi !
Ce mois-ci, c’est au tour d’Anaïs. Elle partage son expérience avec vous au détour de notre interview vérité. Découvrez son parcours et ses conseils pour réussir !
1ère partie : INFORMATIONS CONCERNANT ELISE
Année d’intégration d’un CFUO ? Septembre 2024
Combien d’années de tentatives ? 1 seule
Nombre de regroupements de CFUO demandé l’année de l’intégration ? Lesquels ? J’ai tenté 3 CFUO, Paris, Lille et Rouen
CFUO intégré ? J’ai intégré le CFUO de Paris
2ème partie : DURANT LA PREPARATION
Circonstances particulières durant l’année de préparation : bachelier ? fac en parallèle ? dans quelle filière ? en reconversion (de quel métier ou branche) ? J’étais en terminale avec les spécialités HLP et Arts Plastiques.
Prépa en présentiel effectuée (auparavant ou en parallèle) ? Non, juste e-orthophonie.
Pourquoi avoir choisi une prépa en ligne et e-orthophonie*, en particulier ? Une prépa en ligne me semblait être le meilleur moyen pour me préparer au concours d’entrée en CFUO tout en suivant normalement les cours au lycée, car une prépa en présentiel pendant les vacances était assez coûteuse et ne m’aurait pas permis d’effectuer les stages que je souhaitais faire durant ce temps. Et e-orthophonie était clairement la plus complète et qui permettait un entraînement très régulier.
Quelle était votre organisation de travail durant la préparation (par exemple, nombre de jours de travail par semaine, nombre d’heures de travail par jour, quels contenus vous a le plus servi…) ? En raison de la répartition inégale du travail en terminale il était difficile pour moi de définir des jours et horaires de travail. Mon objectif était de lire au moins une fois chaque cours, et surtout de faire entièrement une capsule par semaine. Le format QCM sur beaucoup d’exercices m’a permis de me tester et d’assimiler les connaissances les plus essentielles, car il m’était difficile d’apprendre les cours en PDF très riches en plus des cours du lycée. Ces mêmes capsules m’ont également été très utiles à l’approche des oraux. En effet, c’est à partir de ces capsules que j’ai constitué mes fiches de connaissances sur le métier (qui me servent encore aujourd’hui). Enfin, les exercices d’entraînement à l’oral d’admission m’ont permis de beaucoup m’entraîner et d’être plus à l’aise sur les exercices qui me posaient problème.
Qu’est-ce qui a été décisif dans votre préparation ? Je pense que la rigueur dans le suivi de la méthode d’e-orthophonie concernant la lettre de motivation et les encadrés Parcoursup m’ont permis de réussir la première étape de la sélection du dossier qui s’avère difficile. Puis, les oraux blancs, et surtout la régularité des entraînements à l’oral, à partir des supports de la plateforme m’ont énormément aidé pour la deuxième phase.
Comment avez-vous choisi les CFUO (critères de sélection) ? Habitant la région parisienne, mes choix se sont portés, pour des raisons financières, sur des CFUO me permettant de rester au domicile de mes parents ou de pouvoir faire régulièrement les allers-retours en train.
Selon vous, que recherchent les jurés lors des oraux ? Je pense que les jurés ne cherchent pas en premier lieu la performance aux exercices, mais ils recherchent une personne accueillante qui sait s’adapter, mais surtout qui témoigne d’un véritable intérêt pour ce métier. Montrer que l’on souhaite être acteur dans l’orthophonie, que cela fait sens pour nous me semble essentiel. L’image que l’on renvoie aux jurés doit selon moi s’accorder avec celle que l’on attend d’un futur soignant.
Qu’est-ce qui vous a le plus servi lors de la préparation aux oraux (entraînements personnels aux exercices et questions, oraux blancs…) ? Les oraux blancs ont été essentiels lors de ma préparation et les nombreux conseils donnés m’ont été très utiles pour me remettre en question et améliorer certaines choses. Mes entraînements personnels m’ont également permis de gagner en aisance sur les points où j’avais des difficultés notamment les exercices de rétention et d’imagination.
Après coup, quel était votre meilleur atout à l’oral ? Je pense que mon sourire a été un atout majeur lors de l’oral 😉.
3e PARTIE : UNE FOIS LE CFUO INTEGRE
Combien suivez-vous d’heures de cours et TD en présentiel par semaine en moyenne ? Au CFUO de Paris horaires sont très variables d’une semaine à l’autre. Cela peut aller de 5h à 18h mais la moyenne se trouve autour de 11-12h par semaine. Il y a également des cours à suivre en ligne (modules de psychologie générale et de neuroanatomie au premier semestre) qui demandent beaucoup d’heures de travail. La répartition des TDs est également très inégale. Les premiers ont lieu à la mi-octobre et se font nombreux fin-novembre avec au moins deux TDs par semaine. Les étudiants se trouvant dans le 3ème groupe de l’UE d’anglais ont également des TDs tous les mardis en fin d’après-midi.
Quelles sont les périodes de cours et de vacances ? Les cours se font du mois de septembre jusqu’au mois de décembre, et du mois de janvier jusqu’à fin mai. Il n’y a donc que les vacances de noël et celles de pâques.
Quels sont les périodes de stages (par exemple, un jour par semaine ou périodes balisées) ? et à quelle(s) période(s) ? Les vendredis sont banalisés pour les stages lors du premier semestre. Il peut y avoir un cours les vendredis au deuxième semestre mais ce ne sont jamais des TDs. Un stage de deux jours chez un audioprothésiste doit être validé au premier semestre et un stage de 120h en école pour le deuxième semestre (mais il est nécessaire de le commencer dès mi-octobre).
Quels points forts pouvez-vous évoquer par rapport au CFUO choisi ? des points faibles ? L’organisation des cours permet d’avoir un temps de travail personnel important et de participer à la vie étudiante. Il y a également beaucoup d’entraide entre les étudiants, avec un système de marrainage mis en place et également de ronéos. La plupart des cours sont également enregistrés avec l’accord des enseignants, ce qui permet de les rattraper en cas d’absence ou de les visionner pour revoir certaines notions incomprises pendant les cours. Cependant, il y a régulièrement des problèmes d’organisation avec beaucoup de modification d’emploi du temps de dernière minute, et des erreurs dans l’indication des amphithéâtres.
Quels conseils pour bien aborder la 1ère année ? Quel est le temps de travail personnel (vous pouvez indiquer un nombre d’heures par semaine, par exemple) ? Je vous conseillerais d’être serein, de faire confiance à vos capacités, de travailler le plus régulièrement possible et dès le début de l’année pour pouvoir étaler les révisions et éviter d’accumuler du stress. Mon temps de travail personnel dépend des horaires de cours mais je dirais environ 17h par semaine.
Comment organisez-vous votre temps de travail (relecture, lectures complémentaires…) ? A la fin de la journée je mets en ordre mes cours du jour et complète avec les supports des enseignants. Je travaille beaucoup avec l’application Quizlet et me fait avec chaque cours des quiz pour me tester régulièrement (notamment lors des trajets pour aller à la fac). Je passe également une ou deux heures par jour minimum à travailler les cours en ligne qui sont assez importants.
Y a-t-il des erreurs à éviter ? Je pense que prendre du retard sur les cours en ligne est à éviter. Je conseille de les commencer dès leur mise en ligne, mais aussi de chercher très rapidement un stage car il peut être très difficile d’en trouver.
Avez-vous des conseils à donner pour trouver un stage (école, structures, libéraux) ? Si oui, lesquels ? Je conseille de s’y prendre le plus tôt possible et de faire des demandes dans le plus de cabinets, structures possibles pour avoir davantage de chance de trouver un stage.
Pourriez-vous dire si le CFUO que vous avez choisi insiste davantage sur certains aspects (par exemple : neurologie, langue des signes…) ? Les modules de Neurologie sont très importants avec un module très riche en Neuroanatomie.
Souhaitez-vous ajouter des informations qui vous semblent pertinentes et surtout essentielles à connaître pour les futurs étudiants en orthophonie ? Je vous conseille de bien vous renseigner, de ne pas hésiter à rentrer en contact avec des étudiants qui vous parlerons de leur quotidien. Cela permet de mieux se préparer mentalement et de ne pas avoir de « mauvaises surprises ». N’hésitez pas à aller consulter en détail le contenu de formation. Faites-vous confiance, persévérez et surtout faites confiance à e-orthophonie !
Merci à Anaïs, un magnifique exemple de persévérance et de confiance en notre méthode.
J-3 avant notre nouveau webinaire ! Cours en live le samedi 25 janvier à 10h : la procédure de sélection via Parcoursup.
Nous nous retrouverons samedi 25 janvier à 10h pour le très attendu webinaire concernant la procédure de sélection via Parcoursup. Depuis mercredi, vous pouvez enregistrer vos voeux et créer votre dossier, puis le compléter avec tous les éléments attendus. Ce webinaire sera l’occasion d’échanger avec vous sur les étapes à suivre, la procédure de dépôt des documents et les pièges à éviter. Il vous permettra également de comprendre les critères de sélection pour envisager plus sereinement vos choix de regroupements.
Mais ce sera surtout l’occasion de répondre à toutes vos interrogations au sujet de votre dossier Parcoursup et des spécificités de la procédure.
Chaque mois, nous vous proposons de découvrir une pathologie prise en charge par les orthophonistes. Ce sont des notions essentielles à connaître pour vos oraux d’admission en CFUO 😉. Ce mois-ci, nous vous présentons la dysgraphie.
Trouble fonctionnel rendant difficile l’écriture et le dessin, la dysgraphie appartient à la famille des troubles dys, comme la dyslexie ou la dyscalculie. Comment la repérer chez l’enfant ? Quelles sont les solutions pour l’aider ?
1. Définition de la dysgraphie : comment la reconnaître ?
Activité fine et complexe, l’écriture demande une certaine concentration lors de son apprentissage, pour une construction dans la durée. Mais une fois qu’elle est acquise, elle devient automatique. Dans le cas de la dysgraphie, l’enfant dysgraphique ne va pas arriver à rendre son écriture automatique, malgré les apprentissages. L’écriture manuelle d’un enfant dysgraphique est soit trop lente, soit illisible, soit fatigante pour lui. Elle lui demande de nombreux efforts, notamment sur le plan cognitif. On peut la reconnaître en notant certains signes chez l’enfant :
il présente une absence de précision à l’écrit,
il est incapable de maîtriser les outils pour écrire, comme le crayon, le stylo ou la règle,
il a une écriture peu lisible, peu précise, et présente un manque d’assurance, qui peut devenir de l’anxiété ou un refus de travailler à l’écrit.
Il en existe différents types :
le cas des dysgraphies raides, avec une tension et une crispation lors de l’écriture rendant le trait tendu et hypertonique,
le cas des dysgraphies molles, avec un tracé relâché, une irrégularité dans la dimension des lettres donnant une impression de négligence,
le cas des dysgraphies lentes et précises, dont le graphisme est très appliqué, avec un excès de structure et de précision, qui rend l’écriture épuisante pour l’enfant,
les cas des dysgraphies impulsives dont le geste est rapide et mal contrôlé, ce qui entraîne une perte de la structure et de l’organisation.
2. Quelles sont les causes de la dysgraphie (trouble de l’écriture et du graphisme) ?
La dysgraphie est généralement un trouble isolé. Les enfants qui en souffrent ne présentent pas de trouble psychologique ou intellectuel, l’enfant suit dans la plupart des cas une scolarité normale. La dysgraphie peut parfois être secondaire à une pathologie neurologique. Dans ce cas, l’important est d’adapter la demande aux capacités de l’enfant. Cela nécessite un accompagnement et une adaptation. La dyspraxie, trouble spécifique de l’acquisition de la coordination du geste, engendre systématiquement une dysgraphie. On y pense moins souvent, mais la dysorthographie entraîne aussi une dysgraphie, du fait de la mauvaise orthographe, les enfants peuvent aussi avoir du mal à écrire et du mal à trouver la ou les lettre(s) correspondant aux sons, ce qui les ralentit.
3. Comment traiter ou soigner la dysgraphie ?
Pour poser un bilan de dysgraphie, il est nécessaire d’écarter toute autre cause pouvant expliquer le trouble. L’enfant devra alors passer différents bilans chez plusieurs professionnels de santé pour écarter toute autre pathologie. L’enfant devra rencontrer un ophtalmologiste, un psychologue, un orthophoniste et un psychomotricien. Chacun d’entre eux déterminera par une prise en charge adaptée, selon l’origine de la dysgraphie, ou écartera un éventuel handicap visuel (un problème de vue, qui pourrait expliquer la difficulté à écrire).
La prise en charge et le traitement de la dysgraphie seront réalisées par l’orthophoniste qui va détailler les troubles de l’enfant, en faire un bilan et proposer un suivi adapté. Le psychomotricien peut égaklement intervenir pour va proposer une prise en charge plus motrice. Il va aider l’enfant dans le traitement de sa dysgraphie par des exercices qui intègrent un aspect plus spatial ou moteur (décontracter la main, rendre le geste plus fluide…).
4. Y a-t-il des exercices pour corriger l’écriture dys ?
Il existe des exercices graphiques qui permettent de corriger progressivement l’écriture d’un enfant dysgraphique, grâce à une rééducation, qui peut lui demander des efforts importants. C’est pourquoi il est nécessaire de choisir des exercices ludiques, pour ne pas décourager l’enfant et accentuer son manque de confiance. L’enfant sera aussi incité à reproduire des formes simples, comme des lignes de boucles ou de pointes, pour travailler la forme des lettres écrites.
Il est aussi important au moment des apprentissages de la motricité fine, de prendre soin de corriger une mauvaise tenue du crayon de l’enfant, de l’encourager à la perception de son schéma corporel en lui demandant de s’installer confortablement avant de commencer à écrire.
5. La dysgraphie à l’école
A l’école, les enseignants de l’enfant doivent évidemment être mis aux courant du handicap de l’enfant et de ses points faibles en tant que dysgraphique. Un projet personnalisé de scolarisation peut être mis en place par les enseignants de l’enfant, en concertation avec les professionnels de santé et les parents. Les aménagement scolaires réalisés par l’enseignant de l’enfant, pour lui permettre de travailler dans de bonnes conditions, sont très importants. L’utilisation d’un ordinateur ou d’autres outils informatiques, comme les tablettes, peuvent aider l’enfant à écrire, en mettant une distance.
Un vieux proverbe turc dit « on n’apprend bien qu’à force de se tromper ». Futurs orthophonistes, vous pouvez être rassurés, vous êtes sur le bon chemin. Êtes-vous pour autant bien avancés ? Savez-vous à quoi ça sert véritablement de se tromper ? Pour découvrir ce que la science nous apprend de l’erreur et surtout ce que VOUS pouvez en retirer, cliquez ici.
Cependant si vous doutez encore que mal faire, c’est apprendre, vous ne devez pas ignorer a contrario que « faire », c’est aussi apprendre. Certains l’ont compris depuis des lustres, qui ont alors tenté d’inventer une autre façon d’apprendre. Les Freinet, les Steiner ou les Montessori sont en effet aujourd’hui légion. Pour autant, vous qui aurez sans doute à rééduquer, à faire « parler droit », savez-vous ce que ces pédagogies alternatives prônaient et proposaient ? Si ça vous intéresse, voici un petit focus audio sur la méthode Montessori.
Pour les plus curieux ou les plus chevronnés d’entre vous, adeptes des neurosciences, il est possible d’en connaître encore plus sur l’erreur ou les apprentissages. En effet, sur le site du collège de France, Stanislas Dehaene, auteur entre autres des Neurones de la lecture nous propose ses cours en accès libre en version audio/vidéo avec support pdf. Nous vous conseillons le topo sur la correction des erreurs.
Enfin, si après tout ceci vous ne vous sentez toujours pas à l’aise dans vos apprentissages, d’autres avant vous se sont demandé comment apprendre à apprendre, sans se ruiner.