Le syndicat régional des orthophonistes du Nord-Pas-de-Calais (SRONP) organise une série de formations gratuites pour les aidants de personnes atteintes d’aphasie, cette pathologie du système nerveux central qui apparaît souvent après un AVC.

Aphasie. A privatif et « phasis », la parole en grec. Littéralement « privé de parole. » Derrière cette pathologie du système nerveux central qui apparaît souvent après un AVC (accident vasculaire cérébral, lire ci-dessous) se cachent des répercussions sur l’autonomie du patient et sur ce que les spécialistes appellent «  la dynamique d’inclusion socio-familiale  ».

En d’autres termes, c’est tout l’entourage qui est mis à mal, dans la communication avec le patient aphasique, mais aussi dans sa vie quotidienne. D’où l’importance et le besoin, en parallèle de l’intervention orthophonique, de former les aidants, au niveau orthophonique sur le volet communication et au niveau psychologique, pour les aider dans leur vie d’accompagnants.

Quatre formations

Dans ce cadre, le syndicat régional des orthophonistes du Nord-Pas-de-Calais (SRONP) organise des formations gratuites pour les aidants, à Dunkerque. «  Nous ciblons le littoral jusqu’à Boulogne, la Flandre et l’Audomarois  », souligne Sylvie Mével, orthophoniste à Coudekerque-Branche et présidente du SRONP.

« C’est tout l’entourage qui est mis à mal, dans la communication avec le patient, mais aussi dans sa vie quotidienne. »

Pour le premier volet, une formation « mieux communiquer » animée par une orthophoniste aura lieu le mardi 30 mai, de 9 h 30 à 17 h. Elle sera suivie d’une demi-journée le 16 juin, de 9 h 30 à 12 h 30. Durant la journée du 30 mai, les participants pourront appréhender les différentes façons d’échanger avec une personne aphasique, et comprendre la place de l’aidant et de l’orthophoniste. Le 16 juin sera consacré à la mise en pratique des conseils et à la présentation d’aides concrètes, avec remise de documents.

Le second volet, baptisé « mieux vivre », sera axé sur la psychologie et les répercussions de l’aphasie sur l’aidant. Là encore, deux temps de formation, gratuits, sont proposés : le 30 octobre, de 9 h 30 à 17 h 30, axé sur les notions de stress, d’épuisement, de fardeau, de gestion des émotions, etc. Et le 4 décembre, de 9 h à 12 h 30, pour un échange autour des thèmes de préoccupation des aidants, toujours du point de vue psychologique, et un travail à partir de situations concrètes.

Au départ, souvent, un AVC…

Chez l’adulte, l’accident vasculaire cérébral (AVC) représente la première cause d’invalidité lourde entraînant la dépendance. Chaque année, plus de 130 000 personnes sont victimes d’un AVC et la moitié en garde de graves séquelles. Un AVC entraîne le plus souvent une paralysie d’un côté du corps. Il peut aussi endommager des zones du cerveau responsables du langage dans toutes ses composantes (expression, compréhension, mémorisation, fonctions cognitives…), de l’articulation de la parole, de la vue, de l’audition, de l’équilibre, etc. Parmi ces atteintes du langage, figure l’aphasie. Celle-ci peut aussi être due à des tumeurs du cerveau, à des traumatismes crâniens ou à des maladies dégénératives comme Alzheimer ou Parkinson.

Qu’est ce que l’aphasie ?

L’aphasie est la perte totale ou partielle de la capacité de parler ou de comprendre un message parlé ou écrit. C’est aussi l’impossibilité d’associer une idée avec les mots justes. L’aphasique ne présente pour autant aucune anomalie des organes de la parole (langue et larynx), de la vue et de l’ouïe. L’aphasie n’est donc pas la conséquence d’une surdité ou d’un trouble des organes de la parole. Pour les spécialistes, trouble de la parole et trouble du langage sont différents. L’aphasie réunit les deux, et pose des problèmes tant dans l’expression que dans la compréhension du langage.

Source www.lavoixdunord.fr

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