Une étude, menée par l’Université d’Édimbourg, a mis en évidence des liens génétiques entre la dyslexie et le TDAH (trouble de l’attention avec ou sans hyperactivité). On vous explique.
Il s’agit de la première étude qui explore les liens génétiques entre la dyslexie et le TDAH (trouble déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité). Une avancée notable pour les chercheurs de l’Université d’Edimbourg qui affirment que « ces résultats pourraient aider à adapter les systèmes de soutien à l’éducation, à l’emploi et au bien-être aux personnes atteintes de dyslexie ou de TDAH ». Très souvent héréditaire, la dyslexie partagerait, selon les conclusions de l’étude, certaines caractéristiques avec des troubles du développement neurologique, en particulier le trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité (TDAH).
Dyslexie et TDAH : quels symptômes ?
La dyslexie peut causer un retard du langage et fait partie des « troubles dys ». « La dyslexie se définit comme des difficultés spécifiques en lecture, plus particulièrement au niveau de la reconnaissance des mots avec une lecture lente, hésitante, saccadée et des erreurs de types confusions auditives « , affirme l’association TDAH France, sur leur site internet.
Le TDAH, lui, entraîne des symptômes, pouvant ou non être associés, tels que des difficultés d’attention , une hyperactivité et une hyperkinésie (augmentation anormale de la rapidité et de l’amplitude des mouvements).
La dyslexie, touchant 5 à 10 % des enfants dans le monde, est « un trouble du développement d’origine neurologique, présent dès la naissance et qui persiste tout au long de la vie », comme l’affirme l’orthophoniste Hélène Dubois, dans un article sur pour santemagazine.fr. Le TDAH est un trouble du neurodéveloppement qui « entraîne souvent un handicap sévère et persistant résultant de niveaux élevés d’inattention, d’activité et de comportements impulsifs », annonce l’association TDAH France, sur leur site internet.
Une étude qui aide à comprendre la biologie derrière ces troubles
Pour réaliser cette étude, les chercheurs de l’Université d’Édimbourg, encadrés par la doctorante en neurosciences Austeja Ciulkinyte, ont analysé 10 troubles neurodéveloppementaux et psychiatriques issus du Psychiatric Genomics Consortium, le plus important consortium international de scientifiques consacré aux troubles psychiatriques.
Ces données ont été comparées à plusieurs bases publiques anonymes ainsi qu’à des statistiques sur la dyslexie. En menant des analyses plus détaillées, les chercheurs ont découvert des régions génétiques similaires entre les deux troubles, qui toucheraient 10% de la population.
174 gènes partagés entre la dyslexie et le TDAH
En créant un outil statistique, ils ont trouvé des traits génétiquement similaires entre la dyslexie et 10 troubles, comme le TDAH, l’anorexie mentale et le syndrome de Gilles de la Tourette. Au total, ce sont 49 régions génétiques et 174 gènes partagés entre la dyslexie et le TDAH. « C’est la première fois que les liens génétiques avec la dyslexie sont étudiés dans le contexte de traits psychiatriques. À l’avenir, d’autres troubles d’apprentissage tels que la dyscalculie ou la dyspraxie devraient être inclus pour permettre une compréhension plus nuancée des relations entre eux », affirme Austėja Čiulkinytė, doctorante en neurosciences.