En raison de salaires très bas au regard du niveau de formation, les orthophonistes délaissent les carrières hospitalières. Un mouvement très préjudiciable pour l’accès au soin et la formation des praticiens.

Depuis l’officialisation de son statut en 1964, la profession d’orthophoniste a toujours été en pleine expansion pour pouvoir ­répondre aux besoins de la population dans des domaines divers de pathologies, et à tout âge de la vie. En cinquante ans, la profession est passée de 150 orthophonistes à plus de 24 000 en 2016. Pour cela, la formation universitaire initiale, accessible après un examen d’aptitude très sélectif, a su évoluer (trois ans d’études en 1966, quatre ans en 1986 et cinq ans depuis 2013) avec le renforcement des enseignements en sciences biomédicales (génétique, neurosciences par exemple), en sciences humaines et en pratiques professionnelles, nécessaires au niveau d’expertise requis et à l’élargissement des pratiques.

La population a besoin d’interventions orthophoniques. Pourtant, cette profession quitte l’hôpital, en raison de salaires très bas au regard du niveau de formation. Ces salaires sont actuellement les plus faibles de la fonction publique hospitalière à niveau de diplôme équivalent (environ 1 200 euros net en début de carrière, 2 100 euros en fin). Le départ ou le turnover incessant de ces professionnels ne leur permet ni d’acquérir ni de transmettre l’expertise clinique nécessaire à l’exercice de leur fonction auprès des patients.

Cette fuite des orthophonistes hospitaliers remet également en cause l’accès aux soins et provoque une perte de chances pour les patients. Ceux-ci ne sont plus pris en charge immédiatement après un AVC ou une laryngectomie par exemple…

Une fois de plus, MOBILISONS-NOUS !

Source lemonde.fr

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