« Un bébé un livre »

A Toulouse et au Puy-en-Velay, un petit bataillon d’orthophonistes s’est rendu dans plusieurs maternités. Leur combat ? L’illettrisme. Leurs armes ? Des livres-doudou. Il s’agit de sensibiliser les parents sur la nécessité d’accompagner très précocement le langage des tout-petits en utilisant le livre objet comme support.

Pour la 6ème année au Puy-en-Velay et la 4ème à Toulouse, l’association des orthophonistes a reconduit l’opération « un bébé un livre ». Des « livres-doudou », en tissu, ont été offerts ce jeudi aux nouveaux nés présents dans les maternité du Puy-en-Velay et de la ville rose. Il s’agit de souligner l’importance du livre comme support du langage et de la communication auprès de l’enfant dès son plus jeune âge.

Pour les orthophonistes, le « bien lire » passe par le « bien parler ». Le livre permet de favoriser l’attention de l’enfant, solliciter sa mémoire, développer son langage et cette campagne s’inscrit dans un programme de prévention contre les troubles du langage et même de lutte contre l’illettrisme.

Sur un ton léger, c’est un sujet très sérieux qu’ont voulu aborder les orthophonistes jeudi 17 novembre. En France, 2 500 000 personnes, soit 7% de la population âgée de 18 à 65 ans vivant en France métropolitaine et ayant été scolarisées en France se trouvent en situation d’illettrisme (ANCLI, enquête Insee 2004/2005).

La plupart des jeunes parents ont été très sensibles à cette cause, certains autres ont été plus surpris. Pour Charlotte Ollagnon, orthophoniste libérale membre de l’association « AHLPIO » (Haute-Loire Prévention Information Orthophonie), « l’enfant construit son langage en écoutant et en imitant l’adulte, du coup, plus l’adulte va lui parler, plus l’enfant aura du vocabulaire ; d’ailleurs des études montrent qu’à l’entrée en CP des enfants qui ont été au contact des livres plus tôt apprennent à lire plus facilement ».

Aurélie Iché, présidente de l’Association de prévention en orthophonie de Haute-Garonne, explique que « beaucoup de parents pensent qu’il n’est pas utile de lire un livre à leur enfant avant qu’il ne sache parler ou comprendre ce qu’on lui raconte. Mais il est très important de le faire très tôt, dès la naissance. »

« Il faut solliciter l’enfant dès son plus jeune âge »

Pour l’orthophoniste, raconter des histoires à son enfant dès la naissance est capital afin de permettre le bon développement de son langage.

L’enfant n’a pas besoin de comprendre l’histoire, précise Aurélie Iché. C’est important de lui montrer les images, de faire plein de voix pour faire vivre ce que l’on raconte. Cela va le stimuler. C’est ce bain de langage qui aide les enfants à parler.

Et il faut savoir qu’un retard au niveau du langage parlé (trouble de la parole, articulation, vocabulaire…) aura chez l’enfant un impact au moment de l’apprentissage du langage écrit. « D’où l’intérêt de solliciter l’enfant dès son plus jeune âge », ajoute Aurélie Iché.

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