La dysphasie est un trouble de l’apprentissage se manifestant au niveau de la communication et du langage. Plus la dysphasie est détectée tôt et le prise en charge précoce, meilleures sont les chances d’aider efficacement l’enfant à progresser.
Si la dyspraxie ou la dyslexie sont deux troubles bien connus de la famille des DYS, la dysphasie l’est beaucoup moins. Selon les chiffres de l’Inserm, elle toucherait environ 2% des enfants avec une proportion plus importante de garçons. La dysphasie est un trouble de l’apprentissage qui touche le développement du langage oral, l’enfant aura alors des difficultés à s’exprimer mais aussi à comprendre ce qu’on lui dit. La dysphasie a des répercussions sérieuses sur la vie de l’enfant, tant au niveau scolaire que sur le plan social. Le dialogue avec les autres est compliqué, l’apprentissage des leçons également. C’est pour cette raison qu’une prise en charge précoce est essentielle. Même si on considère qu’un diagnostic de dysphasie ne peut pas être posé avec certitude avant l’âge de 5 ans, des signes peuvent alerter beaucoup plus tôt.
Les différents types de dysphasie
Avant de s’intéresser aux symptômes du trouble, il est important de rappeler qu’il n’y a pas une dysphasie, mais plusieurs. La dysphasie peut être expressive, elle désignera alors des difficultés d’expression orale, réceptive, il s’agira ici d’une difficulté à comprendre le langage ou bien mixte.
Dysphasie : quels sont les signes qui doivent alerter ?
Selon l’association DYS-POSITIF il est possible de détecter des signes annonciateurs de la dysphasie dès l’âge de 2 ans ou 3 ans. À cet âge, on ne parlera pas encore de difficultés de langage mais plutôt de troubles ayant un impact sur la faculté de l’enfant à communiquer. L’enfant semble ne pas comprendre ce qu’on lui dit, il répète les mots quand on lui parle, il ne parle pas du tout ou très peu, utilise des mots simples au lieu de faire des phrases (« Gâteau » au lieu de « Je veux manger un gâteau »).
Parmi les symptômes qui peuvent orienter vers la dysphasie après trois ans on peut notamment évoquer :
- Un vocabulaire restreint
- Des erreurs de syntaxe
- Des difficultés à construire son discours
- Des difficultés à trouver le bon mot
- Une organisation des sons inadéquate au sein des mots
- Une omission des mots de liaison
- une difficulté à expliquer une idée de manière verbale
- Une utilisation très fréquente du langage gestuel
- Des hésitations dans le discours.
- Une difficulté à comprendre les consignes
- Une difficulté à percevoir les nuances dans le discours
Dysphasie, comment est établi le diagnostic et quelle est la prise en charge ?
Avant de s’orienter vers un diagnostic de dysphasie, il faudra s’assurer que les difficultés de l’enfant ne sont pas liés à d’autres facteurs comme une maladie, un problème auditif, un trouble psychologique, un déficit intellectuel ou même une malformation au niveau de la sphère buccale qui pourrait l’empêcher de s’exprimer correctement. Si une prise en charge en orthophonie n’a rien donné, l’enfant va alors être évalué par une équipe pluridisciplinaire associant un psychomotricien, un orthophoniste, un pédopsychiatre et un neuropsychologue. Un protocole sera ensuite mis en place afin d’accompagner l’enfant et va associer de l’orthophonie intensive, l’ergothérapie, une prise en charge auprès d’un psychologue et d’un psychomotricien.