Le bégaiement est un trouble terriblement handicapant dont souffrent 70 millions de personnes dans le monde. Voici quelques précieuses informations à connaître.

Qu’est-ce-que le bégaiement ?

Le bégaiement est un trouble moteur de la parole qui émerge dans la communication. Il se manifeste par des répétitions de syllabes, des prolongations de sons et peut être accompagné de gestes involontaires dus au forçage.

Les victimes sont-elle nombreuses ?

1% de la population est touchée par ce trouble, soit plus de 70 millions de personnes dans le monde. Les hommes sont 3 à 4 fois plus touchés que les femmes.

Quelle est l’origine du bégaiement ?

Il s’agit d’un trouble multifactoriel. Certaines personnes sont prédisposées à certaines fragilités : le bégaiement peut ainsi être d’origine génétique. Pour d’autres, la cause peut s’avérer neurologique. Quoi qu’il en soit, son origine n’est pas psychologique ! Les problèmes psychologiques sont une conséquence de ce trouble, et non un facteur. Contrairement aux idées reçues, le bégaiement n’est pas provoqué par un événement déclencheur. Si une personne est atteinte du trouble, c’est qu’elle était prédisposée à l’avoir : l’événement permet seulement de le faire émerger.

Quelle tranche d’âge est particulièrement touchée par le bégaiement ?

En général, le bégaiement commence entre 2 et 5 ans. Il peut parfois survenir à l’adolescence et très rarement à l’âge adulte.

« Le bégaiement, un obstacle majeur pour la vie sociale et professionnelle »

Quelles sont les situations de la vie courante où le bégaiement se manifeste le plus ?

Pour les enfants, le bégaiement se retrouve souvent lorsqu’ils sont fatigués ou lorsqu’ils racontent des événements. Le poids du langage leur ajoute alors une contrainte supplémentaire. Chez les adolescents et les adultes, le bégaiement est majoré lors des situations qui les angoissent. Parfois, certaines personnes qui bégaient éprouvent des difficultés de fluence au téléphone car toute l’attention est attirée sur l’aspect auditif.

Quelles difficultés les personnes bègues rencontrent-elles au quotidien ?

Les plus jeunes sont souvent confrontés aux moqueries de leurs camarades : le bégaiement constitue alors un obstacle pour s’intégrer dans le groupe, et plus tard à la société. Les personnes qui bégaient se sentent de ce fait différentes, ce qui provoque un repli sur elles-mêmes. Ce rejet peut avoir des répercussions dans l’évolution de la pathologie. Le regard des autres crée un blocage, qui n’encourage pas le jeune à s’exprimer et à faire des efforts pour surmonter son handicap. Plus tard, le bégaiement influence souvent le choix d’une orientation scolaire. Les personnes bègues préfèrent parfois se tourner vers des métiers qui ne nécessitent pas une prise de parole importante… Elles laissent passer des opportunités professionnelles, pensant que leur trouble les rend incapables d’exercer certaines professions. D’autres au contraire vont rechercher des métiers de communication pour affronter leur handicap.

Quelles sont les solutions pour concilier bégaiement et vie professionnelle ?

Le bégaiement peut être considéré comme handicap professionnel selon son degré. Néanmoins, la plupart des personnes qui bégaient préfèrent être sur le marché du travail sans reconnaître leur trouble. Il est important pour ces personnes-là d’être suivies par un spécialiste afin qu’elles ne négligent pas ce trouble qui les met en difficulté par rapport à leurs enjeux professionnels.

« Le bégaiement peut disparaître à long terme »

Une amélioration est-elle envisageable lorsqu’un malade est suivi par un spécialiste ?

Si le bégaiement est soigné avant l’âge de 6 ans, il disparaîtra. Au-delà de cet âge, le bégaiement peut disparaître ou diminuer mais la thérapie sera plus longue. Le suivi est  aussi utile pour apprendre à mieux vivre avec ce trouble. La thérapie orthophonique est à privilégier: elle a beaucoup évolué et prend en compte l’aspect moteur de la parole, la communication et les croyances et ressentis des patients.

Quels sont les exercices effectués durant les séances d’orthophonie ?

Les enfants sont soignés avec des exercices techniques d’échanges. Les séances d’orthophonie les aident à avoir un bon contact oculaire, à retrouver certaines mimiques qu’ils peuvent avoir perdues à cause du trouble, à ralentir leur vitesse de parole, à la détendre. Les adultes s’exercent également sur l’aspect technique de la fluence, les notions de détente et de tension des organes phonateurs, la conscience du trouble et l’auto-évaluation. Il est important encore de travailler sur les répercussions psychologiques causées par le bégaiement, c’est-à-dire sur les sentiments d’anxiété et de honte intériorisés par les personnes qui bégaient. Il faut donc aider les patients à vaincre des croyances qui les empêchent de surmonter leur trouble. Les séances se concentrent alors sur l’aspect technique, mais également sur celui psychologique.

 

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