Orthophoniste depuis 20 ans, Benjamin Stevens a mis au point une méthode pour faciliter l’apprentissage de la lecture. D’abord à destination des enfants dyslexiques et dysgraphiques, cette méthode s’applique à tous les enfants.

Et si la recette miracle pour apprendre à lire aux enfants dyslexiques avait été trouvée par un Soissonnais ? C’est ce qu’espère Benjamin Stevens avec son livre « Apili ».

Benjamin Stevens est ortophoniste depuis 20 ans. Pendant toutes ces années, il a croisé le chemin d’enfants qui avaient des difficultés à lire. 

Des milliers d’exemplaires vendus

« J’ai développé une méthode pour les aider à apprendre à lire, raconte-t-il au téléphone. J’ai donc voulu en faire un livre pour que cette méthode serve au plus grand nombre. » Sorti en mars 2020, « Je ne m’attendais pas à ce que ça marche autant », se réjouit Benjamin Stevens. 

La pédagogie de cet orthophoniste de 43 ans repose tout d’abord sur l’humour. « L’humour a des effets extraordinaires sur les enfants. Il permet de capter l’attention, entraîne la mémorisation, la communication, la motivation, diminue le stresse et les tensions du corps », énumère-t-il. 

Méthode syllabique

En axant l’apprentissage sur la méthode syllabique, Benjamin Stevens, facilite la lecture pour les enfants en difficultés, dyslexiques, dysphasiques ou porteurs de handicap. « Aujourd’hui à l’école, on enseigne la lecture en faisant apprendre aux enfants des phrases par cœur », soupire-t-il. Il rappelle : « dans le département de l’Aisne, dans lequel je vis, le niveau de lecture est extrêmement faible. Beaucoup d’enfants arrivent en 6e sans savoir lire », se désole-t-il. « Quand j’étais jeune orthophoniste, je me suis demandé comment aider ces enfants à apprendre à lire. Aujourd’hui j’ai envie que cette méthode bénéficie au plus grand nombre. »

Avec « Apili », apprendre à lire devient un plaisir plus qu’une corvée. Et pour les parents aussi ! « Dans le livre, il y a beaucoup de conseils pour aider les parents à faire apprendre à lire à leurs enfants », explique-t-il.

« Apili », c’est le résultat de six années de travail. « Je me suis appuyé sur les études de Stanislas Dehaene [un psychologue cognitiviste et neuroscientifique français, NDLR], qui a réalisé beaucoup d’études sur la lecture ». Sa femme, elle aussi orthophoniste à Soissons, a pu tester sa méthode. Il a ainsi pu l’améliorer, corriger des erreurs, l’adapter à chaque cas. 

« Donner envie aux enfants d’aimer la lecture »

Ce Liégeois d’origine, arrivé à Soissons en 2002, a mis un point d’honneur à réaliser un beau livre. « Il fallait donner envie aux enfants d’aimer la lecture. C’est pourquoi j’avais la volonté de faire un livre qualitatif tant sur le fond que sur la forme ». Imprimé sur un papier légèrement bleuté « pour réduire la fatigue oculaire », il joue beaucoup sur les couleurs, qui « facilitent la compréhension des enfants dyslexiques », et utilise une typographie très lisible. L’objectif est de tout faire pour faciliter la lecture. 

Une vingtaine de pays intéressés

Face à la réussite de cette méthode, des pays francophones ou francophiles comme le Québec, la Belgique ou encore la Louisiane, aux États-Unis vont utiliser « Apili » dans le cadre de leurs enseignements du français. Au total une vingtaine de pays a contacté Benjamin Stevens. 

Même le ministère de l’Éducation nationale français a indiqué se pencher sur le travail de l’orthophoniste. Une application est également en cours de développement. Même si le livre restera l’outil principal. Car pour Benjamin Stevens, « il faut que les enfants s’habituent à lire des livres. »

 

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