Les orthophonistes vont donner de la voix ce jour dans le cadre de la journée d’action de la fonction publique hospitalière. Après avoir obtenu la réforme de leur formation, les orthophonistes réclament une revalorisation salariale.
« En début de carrière, le niveau de rémunération est de l’ordre de 1 200 à 1 300 euros. Il est sur la base d’un Bac + 2 alors que depuis la réforme de notre formation initiale faite en 2013, le diplôme des orthophonistes est reconnu au grade Master 2 soit Bac + 5 » explique Martine Gaurat-Lemonnier. Orthophoniste au Havre où elle partage son temps entre son cabinet de ville et ses interventions à l’hôpital – au Centre médico psychologique Jean-Charcot – cette professionnelle sera en grève ce mardi à l’appel de la Fédération nationale des orthophonistes (FNO), qui appelle à participer à la journée d’action de la fonction publique hospitalière. « Il y a quatre ans, la réforme de notre formation initiale décidée par François Hollande a représenté une avancée très importante mais depuis, il ne s’est rien passé. En raison du très faible niveau de rémunération, nos jeunes collègues se détournent de l’hôpital et se dirigent vers le secteur privé » regrette l’orthophoniste havraise.
Huit professionnelles à l’hôpital…
Martine Gaurat-Lemonnier exerce depuis une trentaine d’années et a assisté à la dégradation de la qualité du travail. « À mes débuts, au centre Charcot, nous étions trois professionnelles à temps plein. Or aujourd’hui, nous sommes toujours trois mais à mi-temps et cela alors que nous intervenons pour des pathologies de plus en plus lourdes telle l’autisme ».
Aujourd’hui, les orthophonistes ne sont que huit à exercer au sein du Groupe hospitalier du Havre (GHH) et moins de mille à l’échelle du pays dans la fonction publique hospitalière. « C’est absolument honteux… en complet décalage avec le volume des demandes et des attentes de la part des patients » indique la professionnelle havraise. « Réapprendre à une personne victime d’un accident vasculaire cérébral à s’exprimer doit se faire au plus vite. C’est absolument capital pour la rééducation du patient. Il y a d’autres pathologies sévères à prendre en charge. Les soins aux malades du cancer qui ont dû subir une trachéotomie ou encore la stimulation de personnes atteintes par la maladie d’Alzheimer » rapporte Martine Gaurat-Lemonnier.
Le mois dernier, cette orthophoniste et plusieurs de ses collègues ont été reçues par la députée PS du Havre Catherine Troallic, qui a relayé leurs attentes auprès du Premier ministre (lire ci-dessous).
Aujourd’hui, Martine Gaurat-Lemonnier sera à Paris, dans le cortège des professionnels de santé en grève qui partira de la place Denfert-Rochereau. Quant à ses collègues hospitalières qui n’auront pas pu se déplacer, elles se sont donné rendez-vous à midi devant l’hôpital Jacques-Monod. Les orthophonistes libérales du Havre et de son agglomération sont elles aussi invitées à participer à cette mobilisation.
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Bernard Cazeneuve interpellé