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Toutes vos questions concernant le module "Français"
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par marieN
#17642
Bonjour,

Nous avons réalisé à la fac des annales de Bordeaux et il y a quelques points que je n'ai pas compris.

- elles se sont doutées de quelque chose. Je ne comprends pas pourquoi c'est "ées", je n'arrive pas à transformer la phrase, ça n'a pas trop de sens pour moi.

- toutes les négociations qu'il a fait pour décrocher ce contrat : écrit-on fait ou faites ?

- les enfants que j'ai eu à garder. J'avais écrit eus car je dis : j'ai eu à garder des enfants. Ce n'est pas correct ?

- des subtilités qu'on a reconnu être des fautes de copiste. Je ne comprends pas pourquoi ma prof a dit que c'était "u" alors que ce sont les subtilités qui sont...

- je ne sais rien : "rien" est d'après moi adverbe de négation (nature) est-ce juste ? ma prof a dit qu'il était COD (fonction) est-ce juste ?

-il sera donc là demain. Pourquoi "donc" est conjonction de coordination ? j'aurais dit adverbe...

-il n'est pas beau, mon cheval. Pourquoi "mon cheval" n'est pas ici apposition ? Ma prof a dit qu'il était sujet réel mais pour moi le sujet est "il" ici "il" est pronom personnel il a une vraie fonction sujet pas comme dans "il faut des patates". Me comprenez-vous ?

- le pire est à venir : ma prof a dit qu'il était superlatif relatif de supériorité mais pour moi il s'agit d'un substantif et non d'un adjectif, je ne vois pas le nom qu'il qualifie. Suis-je folle ?

- pour ce faire : "ce" n'est pas pronom personnel car il est pronom démonstratif mais ne peut-il pas être pronom personnel et démonstratif ? cela <=> cette chose.

-faites taire ces manifestants. "taire ces manifestants" est une proposition infinitive ? car manifestants est sujet de taire ? J'avoue que j'avais dit que non mais je doute maintenant

- tu sais combien je t'apprécie : il est proposé : proposition complétive interrogative et ma prof a dit : proposition subordonnée interrogative mais pour moi ce n'est pas interrogatif c'est une quantité pas une question. D'ailleurs pour moi c'était complétive : tu sais quoi ? combien je t'apprécie.

-tu iras où on t'a dit d'aller : il est proposé : proposition subordonnée de lieu et ma prof a dit proposition relative de lieu. Une proposition relative n'est pas forcément subordonnée ?


Merci de votre réponse, il y a beaucoup d'interrogations je suis désolée.
Bonne soirée :)
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par MissEcriture
#17652
Bonjour Marie,

« Elles se sont doutées de quelque chose".
Lorsqu’un verbe pronominal change de sens par rapport au verbe sans le pronom, il devient essentiellement pronominal et donc l’accord du participe passé se fait avec le sujet. « Se douter de » n’a pas le même sens que « douter ». Donc « se douter de » est considéré comme essentiellement pronominal.

« Toutes les négociations qu'il a faites pour décrocher ce contrat" Il faut accorder le participe passé avec le COD (le pronom relatif « que » mis pour « négociations »), donc « qu’il a faites ».

« Les enfants que j'ai eu à garder » : justement d’après votre question « enfants » est COD de « garder » et non de « avoir ». Mais si vous posez la question après « avoir » : J’ai eu quoi ? » Réponse "à garder des enfants" (et non pas des enfants), le COD est placé après, donc le participe passé reste invariable.

"Des subtilités qu'on a reconnu être des fautes de copiste". C’est le même cas, on n’a pas reconnu des subtilités. On a reconnu le fait que les subtilités étaient des fautes de copistes. Le fait de poser une question ne doit pas se faire au détriment du sens de la phrase !

"Je ne sais rien" : " rien" n’est jamais adverbe de négation. C’est un pronom indéfini. S’il était adverbe de négation, à la forme affirmative vous obtiendriez "je sais". Là encore le sens vous fait voir que la forme affirmative de cette phrase c’est "Je sais quelque chose". Et de ce fait, oui, "rien", pronom indéfini est bien le COD du verbe "savoir".

"Il sera donc là demain", je suis d’accord avec vous, ce n’est pas une conjonction de coordination mais bien un adverbe.

"Il n'est pas beau, mon cheval" : "mon cheval" n’est pas sujet réel, mais sujet tout court. En fait, c’est une structure textuelle particulière : nous sommes dans une cataphore, ou une dislocation de phrase (procédé d’emphase). De ce fait, nous avons ici une dislocation droite, le groupe nominal « mon cheval » se trouve déjà annoncé au début de la phrase par le pronom personnel « il », les deux sont sujets. En revanche, il n’est pas judicieux de le qualifier de « sujet réel »… Cette analyse ne peut pas se départir de la position cataphorique du GN. C’était d’ailleurs une question classique à Bordeaux.

Non, vous n’êtes pas folle, Marie ;) Nous ne sommes pas dans l’idée du superlatif, mais dans un procédé stylistique qui est la dislocation du GN…

"Pour ce faire" : non "ce " n’est jamais pronom personnel. C’est un déterminant ou un pronom démonstratif selon la phrase : "cela est vrai" : "cela" est un pronom démonstratif. "Ce raisonnement est vrai", "ce" est un déterminant démonstratif. Dans "pour ce faire", on peut dire "pour faire cela", donc pronom démonstratif.

"Faites taire ces manifestants" : "taire ces manifestants" est une proposition infinitive car manifestants est sujet de taire : oui, ça fonctionne. L’infinitive est alors le COD de «faire »

"Tu sais combien je t'apprécie" : c’est bien une interrogative indirecte : elle est introduite par l’adverbe interrogatif « combien ». Il y a au niveau sémantique une question derrière l’affirmation. C’est souvent le cas avec les interrogatives indirectes : la question est nuancée. Et c’est bien une complétive car toutes les interrogatives indirectes sont des complétives.

"Tu iras où on t'a dit d'aller" : Pour être tout à fait précise, c’est une proposition subordonnée relative nominale (ou substantive, c’est la même chose). Oui, les relatives sont forcément subordonnées.

Bonne journée
MissEcriture
par marieN
#17653
Bonjour,
Merci d'avoir répondu avec autant de détails à mon long message. J'ai bien compris maintenant.

Pour la phrase "il n'est pas beau, mon cheval" quand bordeaux propose apposition faut-il alors mettre A (juste) ou B (faux) ?

Je vous remercie,
Bonne journée à vous