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Longtemps, les scientifiques ont cru que les capacités cognitives connaissaient un pic de performance vers la vingtaine, pour ensuite entamer un lent déclin.

Des recherches menées par des neuroscientifiques du Département du cerveau et des sciences cognitives du Massachusetts Institute of Technology (MIT) viennent, au contraire, démontrer que la réalité est bien plus complexe. «Il y a une grande hétérogénéité concernant le moment où les performances cognitives culminent, atteignent un plateau ou commencent à baisser», confirme au Temps Joshua Hartshorne, l’un des deux auteurs.

Contre toutes attentes, certaines compétences comme la reconnaissance des émotions, la compréhension du vocabulaire, mais aussi la régulation du stress, semblent atteindre leur sommet entre 45 et 50 ans. «C’est ce que l’on appelle l’intelligence cristallisée, précise le professeur Matthias Kliegel, responsable du laboratoire du vieillissement cognitif de l’Université de Genève. A savoir la capacité à s’appuyer sur son expérience, ses compétences et ses connaissances. Dans un cerveau qui n’est pas malade, ce type d’intelligence augmente progressivement avec l’âge et reste stable pendant longtemps, pour ne décliner qu’à la fin de la vie.»

«Nos recherches sur des personnes entre 85 et 100 ans, nous ont permis de constater que la plasticité cognitive, bien qu’un peu réduite, reste intacte jusqu’à la fin de la vie, confirme Matthias Kliegel, responsable du laboratoire du vieillissement cognitif de l’Université de Genève. Même à cet âge, les performances cognitives peuvent être améliorées assez rapidement grâce à un entraînement. On peut donc encore apprendre une nouvelle langue, par exemple, même si cet apprentissage est certainement plus fatigant que s’il avait été réalisé plus jeune.»

In fine, il faut savoir que le cerveau sain est comme un muscle qui se nourrit du changement, mais s’atrophie si l’on ne s’en sert pas. L’entraînement va ainsi stimuler les jeunes neurones à s’intégrer dans les circuits cérébraux pour établir de nouvelles connexions. «Cela fonctionne un peu sur le principe du use it or lose it, ajoute Matthias Kliegel. Le vieillissement cognitif est très lié à une non-utilisation des ressources du cerveau.» Et que ceux qui n’aimeraient pas faire des sudokus ou autres exercices cognitifs spécialisés se rassurent… Les chercheurs l’affirment: l’activité physique est semble-t-il tout aussi efficace pour prévenir le vieillissement du cerveau.

Source : https://www.letemps.ch/sciences/perform ... -declinent