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A découvrir un excellent article, proposant une vision à 360° de l'AVC et de sa prise en soins (source de l'article complet en bas de page).
Voici ci-dessous un extrait concernant le rôle primordial des paramédicaux.

"La prise en charge d’un patient victime d’AVC est un travail d’équipe. Les personnels paramédicaux en sont des acteurs clés.

L’orthophoniste

«Son rôle est crucial, dès le premier jour», explique le Pr Pierre Amarenco (neurologue-hôpital Bichat). Et pas seulement pour évaluer les troubles de langage (aphasie) ou d’articulation (dysarthrie). L’accident vasculaire cérébral peut aussi provoquer des troubles de déglutition. L’orthophoniste doit régulièrement évaluer les fonctionnements de la bouche, de la langue, du palais, pour éviter le risque de «fausse route». Avaler de travers expose au risque d’infections pulmonaires gravissimes, si les liquides et/ou solides prennent, avec toutes les bactéries de la bouche, le chemin des bronches au lieu de l’estomac. «Sans cette prise en charge, 30 % des victimes d’AVC mourraient auparavant de pneumonies de déglutition», souligne le neurologue. L’orthophoniste détermine aussi la forme de la reprise de l’alimentation (liquide, semi-liquide ou solide), réapprend au patient à avaler en s’installant correctement, concentré sur ses gestes. Son travail se poursuit au long cours, par des séances soutenues: pour rééduquer la paralysie faciale, les troubles du langage, de la parole (émission et compréhension), de l’écriture, mais aussi les troubles cognitifs, légers, qui persistent à distance.

Le neuropsychologue

Compte tenu de la brutalité de l’accident vasculaire cérébral et des innombrables questions sur l’avenir qu’il suscite, sa présence est, dès le départ, aussi importante pour l’entourage que pour le patient. Il participe, avec l’orthophoniste à l’évaluation des troubles de l’attention et des déficits moteurs et cognitifs. Passée la période aiguë, son rôle reste capital pour soutenir moralement et éviter l’isolement, aussi bien au patient confronté aux bouleversements post-AVC (angoisse de la récidive, diminution d’autonomie), qu’à ses proches.

Le kinésithérapeute

Il aide le patient à récupérer ses fonctions motrices. En cas d’AVC, il intervient dès les premières 24 heures, pour «verticaliser» (asseoir), puis faire marcher le patient. Si la paralysie est importante, la rééducation est «passive», en mobilisant les membres alités, pour éviter les phlébites et leur enraidissement, avant d’enchaîner très vite et longtemps sur une rééducation active des handicaps visibles (motricité, troubles vésico-sphinctériens). Pour être efficace, elle doit être pratiquée intensivement, recommande la Haute Autorité de santé (HAS): 45 minutes au moins par type de rééducation, 5 à 7 jours par semaine. «En cas de handicap moteur, insiste le Pr Amarenco, elle doit souvent être prolongée plus d’un an.»

L’ergothérapeute

Sa mission: réduire les handicaps résiduels (physiques et cognitifs) et restaurer l’indépendance, en optimisant les fonctions conservées. Cela va du soutien très concret d’un bras ou d’une jambe devenus plus faibles grâce à une attelle ou une canne, aux conseils d’aides techniques (comme des couverts à gros manche facilitant leur préhension), ou d’aménagement après visite du domicile (barres d’appui, siège de douche), en passant par des exercices de réadaptation dans le milieu de vie ordinaire (prendre les transports, faire les courses, la cuisine…). «La consultation d’un ergothérapeute dans les centres de rééducation et en hôpitaux de jour est prise en charge, mais celle d’un ergothérapeute libéral en ville n’est pas remboursée», déplore le Dr Bertrand Glize. Certaines complémentaires santé proposent, en revanche, des contrats qui prennent en charge une partie des frais."

Source : https://sante.lefigaro.fr/article/revivre-apres-un-avc/
février 2022