Bien lire et bien calculer, ce n’est pas donné à tout le monde… indépendamment de l’intelligence. La dyslexie et la dyscalculie commencent seulement à être comprises… mais elles ne se corrigent pas complètement.

La dyscalculie, trouble du calcul : le flou règne sur ses causes.

« Un enfant qui ne sait pas lire, on l’emmène chez un orthophoniste. Un enfant qui ne sait pas calculer, on dit juste qu’il n’a pas la bosse des maths.  » En deux phrases, Bruno Vilette, professeur de psychologie du développement à l’université de Lille-III, résume la méconnaissance qui règne autour de la dyscalculie, ce trouble qui empêche les enfants de retenir des tables de multiplication, d’évaluer les quantités, de poser une opération… Mais quelle est la définition exacte de la dyscalculie ? La plus largement admise évoque des habiletés en calcul très inférieures aux autres capacités intellectuelles, ce qui laisse une marge d’appréciation… Du coup, la prévalence passe du simple au double selon les sources : de 1 à 6 % en France, alors qu’elle serait de 14 % aux Etats-Unis ! Le même flou règne sur ses causes. L’une des pistes les plus sérieuses est celle d’une origine génétique, responsable de dysfonctionnements dans le sillon intrapariétal, une région du cerveau où se construit le « sens du nombre », cette intuition qui nous permet de comparer deux quantités à vue de nez… Mais il faudra encore quelques années pour cerner ce trouble.

 

 

La dyslexie, trouble de la lecture qui peut se rééduquer.

Les lettres dansent, les d et les b se retournent, certaines syllabes sautent d’un mot à l’autre… Le simulateur conçu par l’informaticien suédois Victor Widell permet de voir ce à quoi ressemble un texte pour un dyslexique, ce trouble de la lecture qui affecte 3 à 5 % des enfants en âge d’être scolarisés. Il serait dû à un déficit du système de représentation mentale et de traitement des sons. Or, l’apprentissage de la lecture consiste à mettre en relation des lettres et des sons.  Au cours de la lecture, une région visuelle de l’hémisphère gauche impliquée dans la reconnaissance des lettres interagit avec des régions cérébrales spécialisées dans la phonologie du langage et le lexique mental. Chez les dyslexiques, elles contiendraient moins de matière grise et seraient moins bien connectées entre elles.  Les scientifiques ont aussi identifié plusieurs gènes « à risque ». Quand une dyslexie est diagnostiquée, l’orthophoniste met en place une rééducation phonologique. Malgré tout, elle ne se guérit pas. On reste dyslexique toute sa vie, comme Albert Einstein ou Winston Churchill… qui ne s’en sont pas trop mal sortis.

 

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