La chirurgie éveillée est une approche innovante pour limiter les séquelles neurologiques et pouvoir opérer des tumeurs jugées jusqu’alors inopérables. L’orthophoniste a un rôle majeur.

La chirurgie éveillée révolutionne la prise en charge des tumeurs cérébrales situées dans les zones fonctionnelles du cerveau. Concrètement durant l’intervention, le patient est réveillé et pratique des tests adaptés (de langage, de motricité, de vision …).

L’opération se déroule en trois phases :

  • L’évaluation préopératoire : elle est réalisée par l’orthophoniste afin de déterminer si les fonctions langagières sont atteintes, à quel degré et dans quel domaine. Une évaluation détaillée est généralement effectuée en vue  d’établir un profil précis des capacités linguistiques du patient à ce stade préopératoire.
  • L’IRM : elle permet d’avoir des données sur la taille de la lésion et sa localisation. Puis une IRM Fonctionnelle  est réalisée afin d’obtenir des informations plus fonctionnelles sur la localisation présumée des aires éloquentes. «Toutefois, ces données ne permettent pas de différencier les zones essentielles à la production du langage de celles qui peuvent être compensées.
  • L’anesthésie : elle nécessite  une équipe expérimentée pour la technique qui s’est déroulée «endormie/éveillée/endormie» impliquant une anesthésie générale, seulement pour l’ouverture et la fermeture du crâne.

Les différentes interventions sont réalisées par le chef de service neurochirurgie en collaboration avec l’orthophoniste dont le rôle consistz à la réalisation d’un ensemble de tests orthophoniques du langage tout au long de l’éveil du patient, à l’aide de logiciels installés sur un ordinateur portable.

Par ailleurs, le confort du patient étant primordial pour une collaboration optimale, l’installation de celui-ci et son bien-être au cours de la procédure représentent une étape essentielle. Après les avoir minutieusement informés du déroulement de la procédure, les patients sont placés confortablement sur la table opératoire en position latérale, avec la face dégagée et protection des zones d’appui. Une fixation de la tête est ainsi administrée.

Vient ensuite  le stade  du réveil du patient et du bilan orthophonique. « Ceci est un vélo », « ceci est un hélicoptère »… concentré comme un enfant sur l’imagier qui défile sur l’écran, l’orthophoniste énumère les objets qui défilent à l’écran tandis que le neurochirurgien, affairé au-dessus de sa boîte crânienne largement ouverte, retire la tumeur précancéreuse qui envahit peu à peu son cerveau.

Cette scène étonnante est celle de la chirurgie éveillée, une technique de neurochirurgie qui présente de nombreux avantages. Les régions fonctionnelles ont alors pu être détectées et une cartographie cérébrale des zones à éviter a été mise en place grâce à la technique de stimulation directe.  Cette dernière  a pour but de déclencher une action d’origine motrice ou sensitive pour arrêter une fonction telle que le langage ou les fonctions cognitives. C’est à peu près comme un GPS pour le neurochirurgien.

En dernier lieu, en  fonction des lésions possibles, de la localisation, le chirurgien décide une ablation totale ou partielle de la lésion.

Il s’agit réellement d’une chirurgie d’avenir où l’orthophoniste aura une place de choix !

Source http://www.libe.ma/

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